L’église décanale Notre Dame et Saint Remacle de Spa

L’église décanale Notre Dame et Saint Remacle de Spa Place Achille Salée.

Eglise St Remacle - 2013

Eglise St Remacle – 2013


Cette importante église de style roman-rhénan (Ecole de Cologne), inaugurée en 1886 a été construite en pierres de taille sur les plans de l’architecte Eugène CARPENTIER de Beloeil, à l’emplacement d’églises antérieures (16ème et 18ème siècles). Elle comprend trois nefs précédées de deux tours carrées surmontées de flèches octogonales ; une lanterne à huit pans, coiffée d’une flèche, couronne la croisée du transept dont chaque bras comme le chœur et les chapelles latérales, se termine par une abside semi-circulaire. Par ailleurs, quatre tourelles circulaires ornent les angles formés par le transept et les deux nefs latérales.
Les deux tympans surmontant le portail central sont ornés de hauts-reliefs représentant respectivement le Christ et la Vierge entourés d’anges. Ceux des portes latérales s’inspirent des récits de Saint Remacle et de Saint Hubert.
L’aménagement intérieur est dû à l’architecte C. SONNEVILLE, également originaire de Beloeil et successeur d’Eugène CARPENTIER.
Le maître-autel (dont la partie supérieure a été enlevée en 1953), les autels latéraux et la chaire de vérité ont été réalisés par le sculpteur Pierre PEETERS d’Anvers, selon les dessins de l’architecte SONNEVILLE. Ils sont en marbre de Botticino ; les statues en albâtre de Benglich. Suite aux changement liturgiques consécutifs au concile Vatican II, un nouvel autel fut érigé sous la coupole. Afin de conserver le style de l’architecte SONNEVILLE, il a été réalisé en accolant les devants des autels latéraux. Ces deux parties ont été remplacées par un nouvel assemblage en marbre composé d’une dalle rectangulaire supportée par deux colonnes.
L'église décanale Notre Dame et Saint Remacle de Spa, Place Achille Salée
Du même auteur encore, il faut noter les stalles et la clôture du chœur, les quatre confessionnaux et l’ancien banc de communion (déplacé dans le transept de droite) exécutés en chêne massif. Ce même transept est décoré d’un autel en marbre de tons gris et noir datant de 1938. On y trouve aussi un haut-relief du sculpteur liégeois Jean DELCOUR, daté de 1669 et constituant le mémorial de la confrérie du Très Saint Sacrement. Juste en dessous, dans une vitrine de protection, une statue de Saint Remacle, en bois sculpté polychromé de stylé réno-mosan du 16ème siècle.
Autrefois à la chapelle Leloup, elle a été restaurée par l’Institut Royal du Patrimoine Artistique en 1995.
En face, du côté droit, un tableau du peintre Gaspar de CRAYER (1584-1669) représentant Saint Hubert.
Le transept de gauche abrite les nouvelles orgues de 1993 de style 18ème , réalisées par la firme A THOMAS de Ster-Francorchamps, une grande toile de « L’Ascension  » de 1857 due au peintre Mathieu NISEN de Francorchamps. Elle provient du maître-autel de l’ancienne église.
Les quatorze tableaux du chemin de la croix sont du même artiste. Après avoir été enlevés dans les années 1950, ils furent restaurés par la suite et replacés vers 1970. Toutefois, les encadrements originaux ont disparu.
Dans les chapelles latérales, il faut encore noter deux toiles très anciennes. Du côté gauche,  » L’Adoration des Bergers « , une œuvre très simple du 17ème siècle ; du côté droit, une composition représentant le Christ en croix entouré de Saint Roch et de Saint Sébastien, attribué à l’artiste liégeois RAMEY (1598).
La nef centrale est ornée de six statues peintes en blanc dues au sculpteur Guillaume EVRARD (La Vierge portant l’Enfant, Saint Remacle, Saint Luc, Saint Joseph, Saint Roch et l’Ange gardien). Les bancs sculptés placés à différents endroits du sanctuaire proviennent de l’ancienne église.
Il est à signaler aussi qu’en 1935, une décoration picturale de toute l’église fut réalisée par l’artiste Lou ASPERLAG d’Héverlée-Louvain ; il sera assisté dans ce travail par Paul CAMBRON, peintre décorateur de Spa. Cette importante décoration comprenait notamment une quinzaine de fresques illustrant des scènes bibliques de même que la vie de Saint Remacle, évangélisateur de notre région et patron de cette église. Ce magnifique ensemble disparut en 1963 ; il en subsiste uniquement la peinture du Christ Glorieux qui orne la demi-coupole de l’abside du chœur.


Les différents lustres et lampadaires en cuivre ont été enlevés au début des années 1960. Les deux grands candélabres ont été en partie démontés à ce même moment. Ces derniers et le grand lutrin ont été offerts par la Reine Marie-Henriette. Tous les vitraux de l’église ont été réalisés par le peintre verrier J. DOBBELAIRE de Bruges d’après les croquis de l’architecte SONNEVILLE. Le vitrail situé au centre de l’abside de gauche, représentant Notre- Dame de Montaigu, a été offert également par la Reine Marie-Henriette. Il porte ses armoiries et celles du Roi.
Au jubé, les anciennes orgues sont une réalisation de la firme ANNEESSENS de Grammont. Les buffets en chêne sont également de Pierre PEETERS d’après les plans de l’architecte SONNEVILLE.
Dans le bas de la nef gauche, un monument en marbre fut élevé en 1938 à la mémoire des victimes de la première guerre mondiale. Dans sa partie centrale, il était orné d’une Piéta. Il ne fut jamais achevé à cause du second conflit de 1940. Ce sera à la fin des années 1950 que l’ensemble connaîtra son aspect actuel et deviendra le mémorial des victimes de la paroisse au cours des deux guerres mondiales et de la guerre de Corée. La table de marbre à l’entrée de l’église est l’ancien autel de Saint Jean-Baptiste qui se trouvait autrefois avec le baptistère dans une enceinte grillagée à droite du tambour du grand portail.
La restauration de l’éclairage est très récente et elle met tout spécialement en valeur l’architecture de l’édifice et la fresque de l’abside du chœur.
La tour du côté droit abrite un ensemble de cinq cloches de différentes grandeurs. La plus ancienne date de 1679 ; une autre , de 1850, fut retrouvée en Allemagne après la guerre, en 1945. Les trois dernières datent de 1954 (elles remplacent celles disparues à ce même moment). En 1965, le studio de la R.T.B.F. de Liège eut l’heureuse initiative de rassembler sur une bande magnétique les plus belles sonneries de cloches de notre Wallonie liégeoise. Celle de notre église décanale de Spa fut qualifiée de solennelle et majestueuse.
C’est dans cette église qu’ont eu lieu le 22 septembre 1902 les funérailles de la Reine Marie-Henriette, épouse du Roi Léopold II.


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