Circuit à travers la campagne spadoise : journées du patrimoine 96
Telle est l’appellation que nous avons donnée à notre petit circuit balisé à travers la campagne immédiate du Sud de Spa. Par suite de la disparition de nombreuses fermes et d’une extension constante de l’agglomération, ces petits chemins serpentant à travers les bocages sont en voie de disparition.
Certes, il en existe encore quelques autres dans la périphérie spadoise (Creppe, Nivezé, Tiège, Marteau, Winamplanche) mais là aussi, la proximité d’un habitat résidentiel et la modernisation de l’outillage agricole en ont transformé certains tronçons par l’asphaltage du sol ou une taille excessive des haies et des arbustes ce qui a parfois pour conséquence de raréfier ou tout simplement de faire disparaître certaines espèces végétales ( cornouillers, sureaux rouges, églantiers, mûriers, etc.) Les chemins creux repris dans cet itinéraire ont pratiquement gardé leurs caractères champêtres d’autrefois. Il n’est pas sans intérêt de noter qu’ils ont été longtemps un lieu d’observation pour les élèves de certaines classes primaires de l’ancienne Ecole Communale de Spa.
André Bouchoms
Fichier au format PDF reprenant l’entièreté de la balade disponible ICI.
Départ du Waux-Hall rue de la Géronstère (Photo 1)
Descendre la rue de la Géronstère et prendre la seconde rue à droite (près de l’ancienne voie de chemin de fer)
Rue de la Géronstère
A droite, entre deux maisons, vers l’arrière, la très belle grange de la ferme Sart (Photo 2). Récemment, elle a été transformée en habitation.
Rue Bertholet-Deschamps (le long de l’ancien chemin de fer)
A droite, une autre vue sur ce qu’il reste de l’ancienne ferme Sart et de la cour. (Photo 3)
Ensuite, toujours du côté droit, les vergers et la plaine de jeux d’enfants marquent l’emplacement des jardins à l’anglaise du Waux-Hall, célèbre Maison d’Assemblée datant de 1774. (Photo 4)
A côté du petit pont, quelques escaliers mènent à un ancien lavoir. (Photo 5)
Autrefois, les ateliers de lavandières (les bouweresses) étaient très nombreux à Spa. Le travail de blanchissage du linge y était très important par suite des curistes séjournant dans les nombreux hôtels et villas de Spa. A signaler que le très beau musée de la lessive de Spa a déménagé et est situé non plus au point même du départ de cette promenade, mais Rue Hanster, n°10 derrière le parc de 7 Heures.
Le ruisseau de la Picherotte appelé aussi ruisseau des Artistes alimentait l’ancien moulin banal de Spa à l’endroit actuel de la Fontaine Monumentale près du Pouhon Pierre-le-Grand. (Photo 6)
Sans nous occuper des deux avenues du Père Antoine et Antoine Pottier, nous arrivons au ruisseau de la Picherotte.
A côté du petit pont, quelques escaliers mènent à un ancien lavoir.
Autrefois, les ateliers de lavandières (les bouweresses) étaient très nombreux à Spa. Le travail de blanchissage du linge y était très important par suite des curistes séjournant dans les nombreux hôtels et villas de Spa. A signaler que le très beau musée de la lessive de Spa est situé au point même du départ de cette promenade, c’est-à-dire au Centre culturel, rue de la Géronstère.
Le ruisseau de la Picherotte appelé aussi ruisseau des Artistes alimentait l’ancien moulin banal de Spa à l’endroit actuel de la Fontaine Monumentale près du Pouhon Pierre-le-Grand.
Photos 1 à 6 :
Au bout de la petite place, nous prenons à droite, la rue Chelui, puis un peu plus loin, toujours à droite, le chemin de la Havette.
Chemin de la Havette
Après quelques maisons, nous passons sur le pont du ruisseau La Picherotte et nous découvrons à droite, la jolie ferme Brodure dont les murs blanchis apparaissent dans un écrin de verdure. Elle vient d’être complètement restaurée. (Photo 7)
Montant légèrement vers le bois de Belleheid (en wallon heid signifie lande escarpée couverte de bruyères et de fougères), le chemin de la Havette (ce qui signifie en wallon chemin creux) longe à droite, la petite colline de La Roche et à gauche, la cité militaire des Boutons d’or, puis un second lotissement résidentiel où se trouvaient jadis de très vastes prairies.
Autrefois, il conduisait également à l’importante entrée du vaste domaine de la Havette où s’élevait le superbe château du Comte du Chastel, personnage très célèbre dans l’histoire de Spa à la fin du 19eme siècle et au début du 20eme. (Photo 8)
Cette grande propriété fut vendue à la fin des années 40 et on y installa un jardin zoologique d’une certaine importance qui fut inauguré le 14 juillet 1951. Celui-ci connut un très beau succès durant plusieurs années. Il fut fermé au début des années 60 et par la suite, le château comme les installations tombèrent dans un abandon total. Ultérieurement, en état de ruines, le château sera complètement démoli.
Plus ou moins à mi-hauteur du chemin de la Havette, en face du petit lotissement résidentiel, nous prenons à droite le chemin de La Roche. Il s’agit bien du petit chemin oblique vers Spa et non pas de l’amorce d’une ancienne allée du domaine.
Le chemin de La Roche
Longeant l’ancien domaine de la Havette et dominant vers la droite la cité militaire que nous venons de quitter, le chemin de La Roche nous conduira à la chapelle du même nom en nous faisant passer sous les magnifiques frondaisons de châtaigniers majestueux et de hêtres séculaires. Il s’agit d’un site classé.
La chapelle de La Roche, dite aussi chapelle Spailier, nous apparaîtra toute blanche sur un promontoire qui domine le centre de la ville par le sud. Elle date de 1792 mais auparavant, au même endroit se dressait une grande croix placée en 1772 par François Misson. Celle-ci a été détruite à la Révolution française. Une pierre de base de cette croix, gravée F.M. 1772 a servi à la construction de cette chapelle. Cette pierre est toujours visible actuellement. Un petit vitrail partiellement brisé orne le fond de la chapelle et porte la date de 1519; toutefois, ce vitrail est étranger à l’histoire de cet édifice. Il a été placé peu avant 1940. (Photo 9-10-11)
C’est à un certain Bruno que nous devons la réalisation de la chapelle de La Roche suite à un vœu qu’il formula alors qu’il était pris dans une tempête en mer Baltique en rentrant de Russie.
Notre chemin de La Roche s’élargira quelque peu tout en nous montrant quelques signes d’une approche de la vie moderne en ce lieu: asphaltage du sol et construction de plusieurs résidences du côté gauche.
Il nous mènera ainsi à un petit carrefour avec la rencontre du chemin d’Andrimont à gauche que nous allons emprunter.
Mais avant de quitter ici le chemin de La Roche qui amorce une descente vers la droite, nous aurons l’occasion d’admirer dans l’angle du tournant la jolie petite ferme Marette qui fut en exploitation jusque dans les années 1960. Murs de pierres partiellement recouvertes de crépi, fenêtres protégées par des volets en bois, c’est le type même de la maison ardennaise. (Photo 12)
Nous quittons donc ici le chemin de La Roche et nous prenons, à gauche, le chemin d’Andrimont.
Le chemin d’Andrimont
S’appelant initialement sentier de Hodimont, il prendra plus tard le nom de chemin d’Andrimont pour la simple raison qu’il constitue la première partie d’un tracé qui à travers prairies, bois et fagnes aboutira au petit hameau d’Andrimont au-dessus de La Gleize.
Montant légèrement en son début et passant entre les haies bien taillées de quelques jardins, il sera bientôt traversé par une petite route rectiligne desservant un groupe de villas. Tout de suite après, il reprendra son aspect sauvage de chemin creux si particulier. Bosquets et haies aux multiples espèces d’arbustes, de plantes et de fleurs le sépareront du côté gauche, d’une autre partie de l’ancien domaine de la Havette et du côté droit, de nombreux prés et champs appartenant parfois à des fermes assez éloignées de l’endroit. (photo 13)
Dans sa partie supérieure, il effectuera , entre des prairies où broutent des chevaux d’un manège voisin, un important zigzag droite-gauche. Il aboutira ainsi à un important carrefour rural de Spa que des anciens spadois appelaient « Le Transvaal »
Photos 7 à 13 :
Le Carrefour du « Transvaal »
A la sortie de notre chemin dandrimont, nous trouverons en partant de la gauche :
- la promenade Belle-Heid (Photo 14)
Jusqu’aux environs de 1990, elle était bordée de hêtres magnifiques. Elle marque en fait la lisière du bois et conduit notamment à la célèbre promenade des Artistes. - Le Thier de Statte (Photo 15)
Elargi en 1941, ce chemin forestier mène à l’arborétum, à la fagne de Bérinsenne et au hameau d’Andrimont déjà cité. - La route de la Géronstère (Photo 16)
Dans sa partie supérieure en direction de la source du même nom. - Le chemin de la Herde (Photo 17)
Montant du vallon de Barisart et du Vieux-Spa, orné de son petit pavillon, il nous apparaît aujourd’hui comme une artère rectiligne bordée d’arbres et d’accotements verdoyants. Autrefois, il s’agissait d’un chemin de terre de moyenne importance traversant en son début un bois de sapins qui fut abattu en 1939 et continuant entre de hauts talus recouverts de buissons de toutes espèces.
Le chemin de la Herde trouve son nom dans le rappel d’une très ancienne pratique pastorale dont il fut le témoin.
Il y a plus de quatre cents ans, un pâtre engagé par la communauté (le Herdier) rassemblait, le matin, au son de sa trompe, tout le bétail des habitants du village. Il devait alors conduite tout son troupeau (la herde) en pâture dans la fagne, dans les bois ou les prés sauvages en suivant toujours un itinéraire bien déterminé. Le herdier passait toute sa journée auprès des bêtes et le soir venu, il ramenait le troupeau dans la cité par le même chemin, annonçant à nouveau son passage au son de sa corne.
Au 16eme siècle, il n’y avait qu’une herde à Spa, mais l’accroissement de la population et la présence des curistes firent qu’en 1575, on décida de constituer deux herdes dont l’une regroupant le bétail des habitants du Vieux-Spa. Le herdier principal était aidé dans son travail par des pâtres. - La route de la Géronstère (Photo 18)
Cette fois, dans sa partie venant du centre de Spa et bordée de tilleuls séculaires.
Photos 14 à 18 :
Attention lire attentivement les consignes! Nous tournons à droite et nous prenons la route de la Géronstère dans la direction de Spa. Après 100 mètres, nous prenons à gauche le petit chemin près de la maison, c’est la chemin des haies.
Le chemin des haies
A peine engagés dans ce sentier particulièrement rustique, nous avons devant nous un des plus vastes panoramas du sud de Spa; un superbe bocage ayant pour limite à gauche, la lisière du bois de Barisart avec en avant-plan la ferme Blaise aujourd’hui manège, pour toile de fond les hauteurs de Creppe toutes verdoyantes et émaillées de villas avec au sommet le clocher « du village » et vers la droite, les collines boisées de la vallée du Wayai.
Clôtures de fils de fer barbelé, buissons et arbustes ainsi que haies touffues alternent tout au long du chemin. (Photos 19 et 20)
Ces dernières devenant, hélas, de plus en plus rares, il nous parait intéressant de rappeler ici à quel point, elles constituent un élément important en milieu rural. Elles sont de véritables réserves d’espèces animales et végétales de toutes sortes. Plus nombreuses autrefois, elles étaient ainsi le lieu privilégié des arbustes de fruits sauvages que les amateurs d’excellentes confitures, de fines liqueurs ou de fruits secs venaient cueillir au fil des saisons. Citons notamment le pommier sauvage, le sureau rouge, le sureau noir, la ronce, l’églantier, le prunellier, le néflier, le noisetier. Les haies bien garnies jouent aussi un rôle important de protection contre le vent pour le bétail dans les pâturages et pour la verse des céréales au temps de la moisson. Par ailleurs, on vient de se rendre compte récemment de ce qu’elles ralentissaient l’écoulement de l’eau, diminuant ainsi l’érosion causée par le ruissellement et évitant de ce fait de nombreux dégâts lors de fortes pluies. Enfin, elles tiennent aussi une place importante dans l’aspect esthétique du paysage. Toutes ces considérations nous permettent d’affirmer que les haies constituent un véritable patrimoine rural qu’il faut absolument sauver d’une destruction progressive. (Photos 21,22 et 23)
Photos 19 à 23 :
En arrivant dans la partie inférieure du chemin, il est intéressant de savoir qu’entre les deux guerres on avait aménagé du côté gauche un hippodrome avec tribunes et qu’il s’y déroulait régulièrement des courses de chevaux. Tandis que du côté droit, non loin du pavillon, de nombreux tendeurs de la région venaient y placer leurs filets, les oiseaux passant toujours en grand nombre à cet endroit.
Nous arrivons boulevard Rener où à notre droite, l’avenue de la Bovière le rejoint également, de nouveau à un petit carrefour en forme de triangle, cette fois.
Le carrefour du boulevard Rener
C’est le point de rencontre du Boulevard Rener et de la Vieille Route de Stavelot venant du Vieux-Spa et conduisant au chemin de la Herde et à l’ancienne ferme Blaise dont nous avons déjà parlé.
La Vieille route de Stavelot est une ancienne voie reliant Spa à Stavelot en traversant la fagne de Bérinsenne, le vallon de Moulin du Ruy et le bois de la Borzeu avant la création de la route de Francorchamps et de la Haute Levée.
A peu près en face de la sortie du chemin des haies, et perpendiculairement à la Vieille Route de Stavelot s’amorce le chemin de Haparin où nous découvrons à gauche, la magnifique ferme Legrand d’un style quelque peu anglosaxon.
Le site de Haparin était autrefois un très beau bocage qui fut transformé en cité d’habitations sociales aux environs de 1970.
Nous quitterons ce carrefour en descendant le boulevard Rener en direction de Spa
Le Boulevard Rener
Cette artère bordée de hêtres et d’érables, longue d’environ 2 km et parfaitement rectiligne a été construite au début du siècle à travers d’anciens bocages des hauteurs du centre-ville. Elle devait donner naissance à de vastes quartiers résidentiels en extension constante.
Au bout d’environ 500 m, nous aurons à gauche le Boulevard Artan et à droite, à peu près en face l’avenue Léon Jehin Deschamps dans laquelle nous nous engageons.
L’avenue Léon Jehin Deschamps
Cette petite rue a été créée au début des années 1930 au milieu de prairies et de jardins. Du côté droit, elle compte de nombreuses villas dont certaines illustrent parfaitement le style de l’époque.
Si sur un plan de la circulation des véhicules, elle se termine en cul-de-sac, elle permettra, par contre, aux piétons de poursuivre leur promenade et de rejoindre l’avenue Marie-Thérèse par un joli petit chemin asphalté certes, mais bordé de chaque côté de prairies, de jardins et de haies vives.
Au bas du chemin, à gauche, apparaît entourée d’arbres et de buissons, à l’arrière d’une vaste pelouse, la ferme Bastin dont l’arête des murs de pierres est marquée d’une ligne de briques rouges assorties aux tuiles de la toiture.
Nous arrivons av. Marie-thérèse où nous tournons vers la droite pour rejoindre la route de la Géronstère que nous descendons. Nous dépassons l’av. Antoine Pottier et la rue Père Antoine à l’angle de laquelle se trouve le temple Antoiniste datant de 1931.
En face à notre gauche, nous apercevrons l’entrée du champ des sports de la Géronstère. Encore quelques maisons à notre droite et nous arrivons à notre point de départ, le Vaux-Hall.
André Bouchoms.