Réparation de la voûte du Wayai, place Royale

Trois catalpas seront coupés… faudra-t-il déplacer le monument des Lanciers ?

Ce jeudi 29 mars, le conseil communal a décidé, à l’unanimité, des travaux qu’il est urgent de réaliser suite à l’écroulement de la voûte du Wayai, place Royale.
Une étude a été commandée pour analyser l’état de la voûte et envisager les travaux de réparation (coût 26.000€). L’échevin Paul Mathy nous a fait part des résultats de cette étude.

Les causes de l’effondrement

L’étude conclut que l’effondrement de la voûte trouve son origine dans la conjonction de plusieurs causes. Le cycle gel-dégel à cette date (29 février) a modifié la structure du sol (gonflement du sol), le catalpa (arbre) se trouvait au-dessus de la voûte. Son poids a surchargé la voûte, les racines se sont infiltrées dans les murs de schiste et ont déforcé le mortier à base de chaux. La voûte a cédé à l’endroit le plus proche de la route et les vibrations causées par les véhicules sont probablement également une cause de la déstabilisation, ainsi bien entendu, que l’âge de la voûte qui, à cet endroit, est très ancienne (200 ans). Ces différents facteurs se sont conjugués pour causer la rupture de la voûte.

reparation2Pose d'éléments en béton préfabriqués pouvant supporter le poids d’un trafic lourd.Pose d'éléments en béton préfabriqués pouvant supporter le poids d’un trafic lourd.La réparation de la voûte effondrée

Deux jours après l’effondrement, il a été nécessaire de couper un autre catalpa et de démolir 5 mètres de la voûte qui était surbaissée et où l’on pouvait voir des fissures au sol (vers le monument des Lanciers).

Le conseil communal a décidé de procéder le plus rapidement possible à la réparation de la voûte. Les travaux sont estimés à 197.371,10€ et devront être terminés pour le 30 juin. La solution choisie consiste à reposer des éléments en béton préfabriqués sur les pieds de la voûte. Ces éléments sont particulièrement résistants et peuvent supporter le poids d’un trafic lourd. Ils ont aussi l’avantage qu’ils peuvent être enlevés au cas où, à plus long terme, il serait décidé de laisser le Wayai à l’air libre dans son parcours de la place Royale.

Le monument des Lanciers

Le monument des Lanciers

Abattage de trois catalpas et risque de déplacement du Monument des Lanciers
L’analyse de la voûte a montré sa fragilité à plusieurs endroits de la place Royale et notamment là où des catalpas poussent au-dessus d’elle. Ceux-ci par leur poids et l’action de leurs racines affaiblissent la résistance de la maçonnerie. Il a donc été décidé de couper trois catalpas au départ du trou actuel vers l’Office du Tourisme.
dessincatalpa
De l’autre côté (vers le « Chandelier d’Or), les arbres ne se trouvent pas sur la voûte et ne devraient donc pas être coupés. Le monument des Lanciers est par contre situé au-dessus de la voûte et il sera important de faire une étude pour voir si son déplacement est nécessaire.

Baliser et réglementer le passage des véhicules et l’emplacement des podiums

Un autre endroit problématique a été relevé. Il se situe à quelques mètres devant l’entrée de l’Office du Tourisme. Il s’agit probablement de l’endroit où les camions traversaient la place lors des travaux de démolition du Palace. En attendant des travaux ultérieurs, il a été décidé de baliser le passage des camions et véhicules sur la place et d’interdire le placement de podiums et autres infrastructures festives à cet endroit (on pense aux Francofolies, à la fête foraine etc).

Mise à ciel ouvert dans la traversée de la place Royale : une hypothèse non exclue !

La possibilité de remettre le Wayai à ciel ouvert sur le trajet de la place Royale a été évoqué par le responsable de Service Technique Provincial. La solution à long terme serait à son avis moins coûteuse que l’entretien des voûtes. Elle permettrait également de renforcer la présence de l’eau dans la ville thermale.
L’éventualité d’une telle solution n’est pas rejetée, nous dit Paul Mathy. Cependant, précise-t-il, il serait dommage de démolir la partie de la voûte qui se situe entre le trou et le Chandelier d’Or. Elle est une véritable œuvre d’art construite en pierres naturelles par les artisans de l’époque. Les voûtes ont d’ailleurs fait l’objet de visites dans le cadre des journées du patrimoine il y a plusieurs années.
De plus, il y a encore des pollutions qui proviennent de divers endroits où les eaux usées ne sont pas raccordées à l’égout et les odeurs risquent d’être incommodantes quand le débit du ruisseau est peu élevé.

La position du parti socialiste et d’Ecolo

Pour le parti socialiste, le problème est beaucoup plus important que ne le laisse supposer l’échevin des travaux dans la presse. Les représentants sont heureux de constater qu’il n’y a pas eu de victime, mais soulignent « le fait qu’un relevé de la voûte avait été effectué en 2001 par un bureau d’experts qui avait mis en évidence des fissures et déformations importantes. La zone, où l’effondrement s’est produit, était déjà très détériorée. Des travaux de renforcement de la voûte auraient dû être effectués avant l’accident. Le rapport réalisé début mars montre qu’il y a de gros problèmes près de l’Office du Tourisme et sous le monument des Lanciers. Selon le parti socialiste, des mesures de sécurité doivent être prises et des travaux doivent être entrepris rapidement à ces endroits ».

Claude Brouet (Ecolo) regrette que le dossier soit évoqué si tard alors que l’étude est terminée depuis le 8 mars. Il pense que les infrastructures posées à l’occasion des Francofolies (studio de la RTBF) sont également la cause de l’effondrement, ce que conteste l’échevin des travaux. Il demande que la possibilité de laisser le Wayai à l’air libre soit étudiée.

Le tracé du Wayai sous la ville de Spa

Le tracé du Wayai dans la traversée de Spa.

Cliquez pour agrandir le plan.


Cet extrait du plan dressé par Francis Cerfontaine dans sa « Monographie géographique de la commune de Spa » page 256 ed 1994 montre le tracé du Wayai dans la traversée de Spa.

En 1, le Wayai entre sous la voûte boulevard des Anglais au square Georges V, parc de l’ancien temple anglican.
En 2, la Picherotte qui est également voûtée se jette dans le Wayai
En 3, le ruisseau longe le boulevard des Anglais.
En 4, il se divise rue Entre-les Ponts. Une partie poursuit son cours rue Rogier et passe en dessous du Pouhon
En 5, l’autre bras suit la rue du Marché, passe rue Général Jacques et en dessous du Pouhon
En 6, le Wayai, voûté poursuit son cours entre les maisons de la rue Royale et celles de la rue Delhasse
En 7, les points représentent les catalpas de la place Royale
En 8, le monument des Lanciers se trouve sur la voûte qui à cet endroit est en mauvais état.
En 9, la voûte s’est effondrée et deux catalpas ont été coupés
En 10, trois catalpas seront coupés car ils poussent au-dessus de la voûte
En 11, le Wayai reçoit les eaux du ruisseau de Barisart en dessous de l’ancien Office du Tourisme (pavillon des Petits jeux)
En 12, le Wayai passe en dessous de la galerie Léopold II. Dans cette partie, l’eau s’écoule sous deux voûtes, ce qui rend la structure plus stable. Ensuite, il traverse le Parc juste à côté du pavillon utilisé par la pétanque.
En 13, Le Wayai réapparaît à hauteur de l’ancienne école Schaltin et suit le reste de son cours à l’air libre.
En 14, le ruisseau de Barisart traverse la place Verte. La voûte du ruisseau de Barisart est en très bon état.

Dates de construction des voûtes du Wayai. Il a été voûté en plusieurs phases :

  • Place Royale : 1817
  • Place du Pont (Place Pierre-le-Grand) : 1820
  • Derrière les maisons de la rue Royale : 1854
  • Parc de 7 Heures : 1866.

Les voûtes du ruisseau de Barisart furent construites à partir de 1854:

  • En 1854 : Pont Fléron (coin de la place Abattoir – rue de la Chapelle)
  • en 1865 : Pont Mindroz- Pont de la Fontaine (place Verte)
  • en 1867 : Rue A. Body- place Royale
  • en 1879 : Pont Fléron- Abattoir.

Les catalpas de la place Royale ont été plantés en 1967.
Nous aurons l’occasion de vous reparler de ce dossier dans les prochains numéros.

Pol Jehin


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