Avent L’Avent est le temps qui marque l’attente de la nativité qui célèbre l’anniversaire de la naissance de Jésus-Christ. Il signifie « venue, avènement ». Il est une période de préparation morale à la fête de Noël. Il comprend quatre dimanches et débute entre le 27 novembre et le 3 décembre. L’église Saint Remacle de Spa est décorée de manière tout à fait particulière durant cette période.
Boules de Noël A l’Office du Tourisme, vous pourrez acheter des boules de Noël originales. Elles sont en chocolat réalisées par les élèves de l’école d’hôtellerie. Savez-vous qu’on n’a pas toujours garni le sapin de boules en verre ? Au départ, on garnissait l’arbre de Noël (qui n’était pas un sapin), de noix et de pommes rouges. Ces fruits, symboles de vie en cette période difficile de l’hiver où tout est mort, ont progressivement été remplacés par des objets et des boules de couleurs en verre. Les boules en verre se sont alors imposées dès la fin du 19eme siècle.
Crèche La tradition fait remonter à Saint François d’Assise en 1223 la création de la première crèche. Dans notre région, les crèches sont directement issues de petits berceaux, appelés « repos » dans lequel on plaçait l’enfant Jésus. Ces « repos » étaient parfois réalisés dans des matières précieuses. Cette dévotion à l’enfant donna naissance à des « Paradis ». Il s’agit de boîtes vitrées contenant une poupée de cire placée dans un décor évoquant le Paradis, fait de papier froissé, de fleurs séchées, de plumes d’oiseaux, de perles. Ils donnèrent naissance à nos crèches composées de personnages en plâtre. Certains commerçants présentaient pour la Noël de très belles crèches, notamment chez le marchand de jouets Gofette, place du Monument. Dans le quartier du Vieux-Spa, vous pourrez découvrir de nombreuses crèches réalisées par le comité de quartier et les habitants. A côté des anciens sujets en plâtre, vous découvrirez des crèches réalisées dans diverses matières plus modernes.
Drame liturgique Les drames liturgiques sont à l’origine de nos crèches. Dès le Xeme siècle, on joue dans les églises des scènes animées pour rendre les textes de l’évangile plus concrets. Les drames s’enrichirent de plus en plus d’aspects profanes. Ils furent dès lors exclus de la liturgie, puis du lieu de culte et l’on joua alors sur les parvis des églises. La crèche vivante du Vieux-Spa pourrait peut-être être rattachée à cette forme de théâtre ancien.
Etoile L’étoile des Rois Mages symbolise la lumière dans la nuit, tout comme pour les Chrétiens, le Christ naissant symbolise la lumière dans l’obscurité du monde. Même si la présence des rois semble plus légendaire que réelle, plusieurs astronomes ont essayé de situer l’évènement astronomique qui aurait eu lieu l’an 3 de notre ère. S’agissait-il d’une comète ? L’on pense à la conjonction (passage à proximité) de la planète Saturne et l’étoile Régulus, une étoile très brillante. Le GAS peut vous fournir quelques informations à ce sujet 087/771430
Fête L’anniversaire de la naissance du Christ ne fut célébré que tardivement. Il faut attendre le 4eme siècle pour que l’Eglise intègre cette fête dans son calendrier. Le Noël chrétien a supplanté des fêtes beaucoup plus anciennes célébrant le retour de la lumière en cette période hivernale où la nuit est longue.
Grotte L’enfant Jésus serait né, selon la tradition la plus ancienne, dans une grotte et non dans une crèche. On y voit l’influence du culte de Mithra très en vogue dans les premiers siècles.
Houx Le Houx garnit la table de Noël et de Nouvel An. Ses feuilles qui restent vertes toute l’année et ses fruits rouges qui apportent la couleur dans la grisaille de l’hiver en font le symbole tout désigné de la lutte contre la mort et le désir de voir se renouveler la vie. Si vous ne trouvez pas de houx dans les petits chemins aux alentours de Spa, des mouvements de jeunesse vous en proposeront probablement ou des personnes qui peuvent ainsi arrondir leur fin de mois.
Illuminations Noël est avant tout une fête de la lumière et la féérie des guirlandes lumineuses émerveille toujours petits et grands. Une nouvelle fois, les rues de Spa scintilleront de mille feux durant la période des fêtes. Avant la généralisation des guirlandes électriques, on plaçait des bougies sur le sapin. Parfois, malheureusement, les bougies allumées mettaient le feu au sapin et provoquaient des incendies. Certains considèrent ces illuminations comme du gaspillage. Nous pensons qu’il faut savoir garder l’esprit de la fête et la technique moderne vous permet d’acheter des guirlandes lumineuses qui fonctionnent à l’énergie solaire.
Joseph Comme dans les crèches vivantes du quartier du Vieux-Spa, Joseph est le plus souvent représenté sous les traits d’une personne d’un certain âge. Dans les premières peintures, au Moyen Age, Joseph assiste à la scène plus que d’être acteur, il détourne parfois son regard de Jésus, s’ennuie ou est endormi. Au 12eme siècle, on lui donne un rôle plus utile, s’occuper du brasero, nourrir le bétail, tendre un lange à Marie.
Krippana Le mot crèche provient du mot « krippia ». A Büllingen, Krippana propose une exposition de crèches anciennes et modernes de diverses origines géographiques. Si vous aimez l’ambiance de Noël, vous serez émerveillé. C’est le moment de rendre visite à cette exposition permanente.
Lapin A Noël, les vieux Spadois consommaient des plats traditionnels, parfois bien oubliés actuellement. Ainsi, le jour de Noël, dès la fin du 19eme siècle, on mangeait le lapin. Dans les périodes de crise, certaines personnes nécessiteuses se contentaient de « lapins de gouttière » et les voisins évitaient de laisser leur chat en liberté à ce moment. Dans les familles ouvrières, on mangeait beaucoup moins de viande qu’actuellement. Le cochon était engraissé pour la Noël et tué peu avant la fête. Dès lors, le boudin noir, fait à base du sang de cochon, constituait un des plats principaux de la veillée. Jusque dans les années 1950, des familles spadoises préparaient elles-mêmes leur boudin. Je me souviens de cette marmite de sang chaud dans laquelle nageaient des morceaux de viande, qui me dégoûtaient lorsque j’étais enfant.
Marchés de Noël Quoique très anciens en Allemagne et en Alsace, les marchés de Noël sont récents dans notre région et à Spa. Ils sont l’occasion de déguster vin chaud, boudins, gaufres, huitres et de trouver des cadeaux pour les fêtes. Cette année, le marché de Noël aura lieu les 18,19,20 décembre place Royale.
Nuit des Merveilles. Durant la nuit de Noël, divers rites ou superstitions ont vu le jour. A Spa, certaines personnes déposent encore sur l’appui de fenêtre du pain et de l’eau qui seront ainsi bénis durant la sainte nuit. Ce rite leur permet de croire que le pain ne manquera pas durant l’année, que l’on sera préservé des maladies. On partagera ce pain et cette eau avec les petits oiseaux et les animaux. Il était interdit d’effectuer certains travaux agricoles ou domestiques tels que faire la lessive, battre le blé. Entrer dans l’étable à minuit vous coûtait la vie car à ce moment, les animaux retrouvent la parole pour adorer l’enfant et le curieux était ainsi puni.
Or L’or offert par les Rois symbolise la royauté, l’encens la divinité et la myrrhe le caractère humain de l’enfant Jésus.
Père Noël L’image du Père Noël, telle que nous la connaissons aujourd’hui, date de 1931.Un artiste Haddon Sundblom réalisa une affiche pour la firme multinationale Coca-Cola en donnant au Père Noël un visage et une stature plus sympathique. Le Père Noël, symbole de la société américaine, s’invita en Europe après la guerre. Dans un premier temps, il fut difficile de l’imposer dans notre pays mais actuellement il a fait sa place au même titre que Saint Nicolas. Notons que ce dernier résiste et que dans les familles, Saint Nicolas et Père Noël apportent tous les deux des cadeaux en décembre. Malgré plusieurs tentatives, un imposant Père Noël, d’une dizaine de mètres de haut, installé place Royale n’a pu résister aux vents des deux derniers hivers spadois.
Quête Entre la fête de Noël et la fête des Rois, la solidarité entre les personnes pouvait s’exprimer lors des quêtes qui permettaient aux gens pauvres de recevoir des victuailles. Avec le temps, ces Heyes (citées dès 1511 à Liège) ont été abandonnées par les adultes et ce sont les enfants qui, de porte en porte, interprétaient des chansons traditionnelles pour recevoir des friandises. En 1815, des enfants déguisés en rois circulaient dans la ville de Spa pour hèyi. Albin Body note qu’en 1900, ce sont des adultes provenant du pays de Herve et de Verviers qui se livrent aux Hèyes.
La tradition a été reprise dans le quartier du Vieux-Spa depuis 1988. On y chante cette hèye :
Al hèye Al Hèye ! Dji vin hèyi
Mi tante Marêye m’a-st-avoyî
Avous on sètch qui tint treûs stîs
Boutez foû ! Boûtez d’vins !
Mi p’tit sètch n’èst nin co plin
Dès blancs, c’èst dès wastês
Dès neûrs, c’èst dès crahês
Ine pitite hèye, madame, s’iv’plêt.
Rois Les rois symbolisent les trois âges de l’homme et les trois continents (l’Amérique n’est pas encore découverte). Ils représentent l’ensemble du monde. Les noms Gaspare, Melchiorre et Baldassare datent du IXe siècle.
Sapin Le sapin n’a pas toujours garni les maisons à la Noël. Cette coutume est d’origine allemande où elle apparaît vers 1500. Comme tout arbre, le sapin symbolise le lien entre la Terre et le Ciel. Il est choisi car il reste toujours vert, il est un symbole d’éternité, s’opposant ainsi à la mort. Pour les Chrétiens, le sapin a été intégré tardivement dans les décorations de la maison. Il était considéré comme un symbole des anciennes croyances. La culture du sapin de Noël est assez développée dans notre région. On regrettera que les rues du centre-ville de Spa soient peu garnies de sapins.
Trois messes. Comme le rappelle un chant wallon ancien, « quand nous aurons été à deux, trois messes nous reviendrons manger des qwesses (côtes de porc) » il était de tradition à Spa d’aller à la messe de minuit mais aussi à deux messes, la messe de l’aurore et la messe du jour de Noël. Au cours de la messe de minuit, une statue de l’enfant Jésus était apportée sur l’autel.
Unique Le Bethléem Verviétois est une forme de théâtre de marionnettes unique. Il est composé de 21 tableaux posés sur des tables et les spectateurs se déplacent pour découvrir l’histoire de la naissance de Jésus. Dans sa forme actuelle, le Bethléem date de 1862. A voir avec les petits enfants et les grands qui savent encore s’émerveiller.
Vœux On envoyait des cartes de Noël pour souhaiter un Joyeux Noël. Cette tradition n’est plus guère pratiquée à l’heure actuelle, même si heureusement quelques irréductibles nous font parvenir de magnifiques cartes ornées du « Joyeux Noël ».
Wallon Les chants de Noël traditionnels, que nous entonnons, apparaissent dès le 15eme siècle (par exemple Noël-Nouvelet). De nombreux Noëls (chants) en wallon ont été créés au 17eme siècle. On a retrouvé un carnet datant de 1776, d’un musicien spadois, comportant une vingtaine de chants de Noël dont plusieurs en wallon. Ces chants comportent souvent plus de vingt couplets. Si les divers acteurs parlent en wallon, la Vierge et Joseph s’expriment en français. La chorale André Prume interprétera des chants de Noël le dimanche 20 décembre à 15h à l’église.
XII .12 jours. La période qui s’étend entre Noël (25 décembre) et la fête des Rois (6 janvier) comprend 12 jours avec le premier janvier au milieu. Des croyances populaires prévoyaient le temps qu’il ferait durant l’année entière en fonction des conditions météorologiques de ces 12 jours.
Yule Avant Jésus-Christ, dans les régions qui n’étaient pas sous la domination romaine, se déroulait la fête de Yule. Elle durait douze nuits. Ces fêtes étaient dédiées aux divinités germaniques. On allumait de grands feux pour éloigner les forces de l’obscurité et rappeler le soleil. Ces fêtes anciennes ont marqué nos traditions et laissent encore des traces dans notre folklore, notamment dans les rites liés au feu. Nul doute que l’attrait de la promenade aux flambeaux qui mène les touristes de Sol Cress à la messe de minuit réside dans cette magie du feu qui nous vient du fond des âges.
Zut J’ai oublié de vous parler de la bûche de Noël, des bouquettes, des anges et des bergers, de la dinde… et de Zacharie, le mari d’Elisabeth, cousine de Marie.
Pol Jehin