En octobre 2008, j’ai profité de la « Fête de la Pomme », à Moulin du Ruy, pour soumettre deux échantillons de pommes, prélevés dans le verger du Waux-Hall, au laboratoire « Ressources Génétiques Fruitières » (R.G.F.). de Gembloux.
Les résultats de ce travail, effectué à titre gracieux par des personnes dont il faut souligner la compétence et la disponibilité, viennent de me parvenir. Dans le premier cas, il s’agit de la « Belle de Boskoop », ce qui n’a rien d’extraordinaire puisque cette variété est très répandue et aurait été introduite dès 1856 aux Pays-Bas.
Par contre, dans le second cas, la variété est indéterminée mais les responsables du laboratoire notent que ces pommes ont l’allure « Leboulle ». Les choses commencent à devenir intéressantes car nous avons affaire à une ancienne variété rustique -entendez robuste et demandant peu de soins- non encore commercialisée. J’utilise ces derniers termes à dessein parce que la plupart des amateurs d’arbres fruitiers connaissent les variétés anciennes de pommiers, pruniers et pêchers (une seule actuellement) diffusées par Gembloux sous le sigle « R.G.F. » via les pépiniéristes. Ces variétés ont été sélectionnées pour leurs qualités gustatives, leur conservation et leur peu de sensibilité aux maladies. Pour peu que l’on résiste à la tentation d’appliquer des engrais et surtout des traitements, les pommes ainsi produites sont évidemment aux antipodes des quelques variétés insipides commercialisées aujourd’hui, véritables « concentrés de chimie » vu la vingtaine de traitements appliqués avant qu’elles garnissent nos assiettes!
Pour revenir au sujet principal et aux richesses de la biodiversité, il y a encore plus mystérieux que les jardins du Waux-Hall. En effet, en octobre 2006 j’ai prélevé deux échantillons de pommes dans un vieux jardin de la Heid des Pairs. Ils ont été confiés au même laboratoire lors de la « Journée de la Pomme », organisée par les Amis de la Terre à Manaihant- Battice. Les résultats me sont parvenus en mai 2007. Dans un cas, il s’agit d’une « Belle-Fleur large mouche », soit une ancienne variété rustique toujours commercialisée actuellement, mais dans l’autre cas, la variété est non seulement indéterminée, mais tout simplement inconnue! Comme quoi les richesses naturelles du Fawetay ne se limitent pas aux tilleuls …
Ces deux expériences m’amènent aussi à penser que les anciens jardins et vergers de Spa et de ses villages, pour se limiter à un périmètre réduit, recèlent peut-être d’autres trésors.
S’ils ne l’ont déjà fait, leurs propriétaires se prendront-ils au jeu? Avis aussi aux amateurs de projets culturels, scolaires ou autres avec la création, après inventaire ce qui est déjà un projet en soi, d’un verger conservatoire à Spa.
Michel Minet