Avant 1929, les petits Spadois qui étaient dans l’enseignement catholique apprenaient la lecture sur les bancs de l’école Ste-Croix de la rue Albin Body, tenue par les religieuses des Filles de la Croix. Mais les garçons ne devaient pas y être nombreux car cet ordre religieux ne pouvait accueillir que de très jeunes garçons. En 1929 après l’achat de l’ancien bâtiment des sœurs Loneux et précédemment du banquier, vice-consul et bourgmestre Hayemal de la rue Sauvenière, une école libre s’ouvrait avec comme propriétaire les Œuvres du Doyenné de Spa. Cette école catholique fut appelée ironiquement par les Spadois « école des Frères » car l’enseignement aurait dû être donné par les Frères de la Doctrine chrétienne qui ne sont jamais venus.
Ces bâtiments scolaires comprenaient en 1929 l’ancienne villa « presque royale » d’Henri Thomas François HAYEMAL mais aussi en partie l’aile des anciens bâtiments de l’hôtel de l’Europe qui avait son ouverture principale rue Entre-les-Ponts. Presque royale puisque HAYEMAL y avait accueilli plusieurs fois en grande pompe le couple royal Léopold II et son épouse Marie-Henriette avant leur installation dans la Villa Royale. Cette surface à l’arrière de l’hôtel fut rachetée par M.PAQUAY concessionnaire de la marque Citroën et cette partie de l’hôtel fut démolie pour devenir un dépôt de voitures.
La composition de la photo de classe de la 3e année de 1952 a été donnée par Georges ENGLEBERT que je remercie. La photo provient des archives du Fonds Body.
Au premier rang de gauche à droite :
Danny BLAISE, Emile DREZE, François NÉLIS, Gaston VAN BRABANT, Charles TRIGALET, Tony DUJARDIN, Georges ENGLEBERT et Guy PAIROUX.
Deuxième rang :
Jean MINET, Jean-Claude JACOB, Claude BERTHOLET, Marcel VERHOVEN, Christian KOENIGS, Marcel OGIER, Etienne BECKERS et André NERA.
Mais avant la démolition de cette partie de l’hôtel, Suzy HODY (+2012 à 81 ans) l’épouse de Joseph CHABALLE (+2016 à 88 ans) y avait tenu pendant une dizaine d’années en 1955 une école maternelle appelée « École heureuse ou école Ste-Marie ». Cette petite école se situait à l’arrière de l’aile de l’hôtel au rez-de-chaussée. Suzy HODY avait commencé sa carrière précédemment comme institutrice maternelle à Ste-Croix.
La description du bâtiment scolaire est donnée par Joseph CHABALLE directeur de l’établissement de 1963 à 1988 qui a vécu, jeune instituteur, au deuxième étage de l’ex-maison HAYEMAL :
Les pièces devenues classes étaient restées telles qu’elles étaient pour la famille du bourgmestre. Il y avait encore des grands miroirs et des plafonds stuqués comme à la Belle époque. Les élèves apprenaient la leçon dans des hautes pièces démesurées dans un luxe inadapté. L’escalier était grandiose et décoré de statues alors que des bustes de femmes ornaient les couloirs. Certaines décorations étaient encore dorées et tout ce bâtiment ressemblait à un château. L’éducation sportive se donnait soit dans la cour, soit dans les anciennes écuries aménagées. Après la guerre et surtout dans les années 1960, les plafonds furent abaissés et les décorations artistiques furent enlevées ou repeintes.
En 1988, l’étage supérieur est loué à des particuliers. En 1993, le préau est reconverti en salle de gymnastique. La même année, cette école devient l’Ecole Roi Baudouin et accueille le cycle supérieur de l’enseignement primaire (les 5ème et 6ème). Deux entrées existaient : dans la rue Sauvenière et dans le boulevard des Anglais à gauche des établissements PAQUAY. Les directeurs successifs ont été : en 1929 sans doute une Fille de la Croix, M.SIMONS en 1931, Joseph GILLET en 1946, Joseph Chaballe en 1963 qui est devenu ainsi le directeur des écoles du Sacré-Cœur et de l’école Ste-Croix (les filles) puis directeur de l’école Roi Baudouin en 1993 (mixte). Il a été aussi un bon joueur de football, échevin des finances de la ville de Spa et président du Tennis Club de Spa. Son successeur fut Jean Pierre Talbot dit Tintin. Joseph Gillet, connu aussi sous le titre de Commandant Gillet, officier de réserve, a été le commandant du groupe Armée Secrète 44, volontaire de guerre et héros de Bronromme.
Jean-Luc SERET