On est tout d’abord sensible au travail remarquable de nos anciens qui ont construit ces voûtes en schiste. Certains se demandent pourquoi il n’était pas possible de recouvrir simplement les voûtes anciennes par des matériaux modernes, ce qui aurait évité cette destruction.
L’eau anime vraiment la place. C’est vraiment agréable de voir l’eau s’écouler dans la ville. L’eau, c’est la vie ! Plusieurs se sont mis à imaginer un projet de remise en valeur du Wayai dans le parc. Il serait possible de créer une promenade le long du Wayai en gardant ci et là quelques éléments de la voûte qui pourraient servir de jolis petits ponts.
Avec un peu d’imagination, vous vous transportez dans le parc. Des couples et des familles se promènent tranquillement le long des berges aménagées en récupérant les anciens blocs de schiste. Vous passez d’un petit pont à l’autre. Un petit garçon vous interpelle, il a vu quelques truites qui naviguent en dessous de l’arche du pont. Un jeune couple s’embrasse tendrement tandis que des personnes plus âgées évoquent leurs souvenirs en regardant l’eau qui s’écoule, comme le temps. Tiens, un martin-pêcheur a capturé un petit poisson. Il survole le ruisseau et entre dans le trou qu’il a construit dans la berge. L’odeur des iris et des tilleuls en fleurs vous envahit dans ce petit coin de paradis. Brutalement, vous voilà réveillé : grues, camions… Spa vit à l’heure de la modernité et du béton !
Paradoxe : eau pure – eau qui pue !
Alors que Spa Monopole vante la pureté de l’eau de Spa, que la Ville de Spa attire les touristes en mettant en évidence la qualité de ses eaux thermales, le Wayai ne peut être mis à jour, selon les autorités communales car ses eaux sentent mauvais ! C’est assez paradoxal ! Ne serait-il pas temps de revoir les priorités et de faire le maximum pour que l’eau soit pure partout dans la ville.
Certes, les rejets d’eaux usées de Jalhay, dont le système d’égouts n’est pas complet, sont une source de problème, mais à Spa aussi des rejets d’eaux usées dans le Wayai peuvent être constatés. Le faible débit de l’eau en été a été évoqué mais des solutions peuvent être trouvées. Ainsi, à l’origine le lac de Warfaaz a été créé pour réguler les eaux du Wayai et éviter les inondations ; de plus, grâce à un système de vannes (aujourd’hui détérioré) et de canalisations, il était possible de larguer des quantités d’eau pour nettoyer le ruisseau dans sa traversée de Spa.
En cette période, où les plus jeunes sont prêts à faire des efforts pour lutter contre la pollution et assurer la survie de notre planète, belle et diversifiée, Spa devrait être à la pointe de ce combat.
Pol Jehin
La position du collège
« Les citoyens ont manifesté une aspiration à laisser la rivière à ciel ouvert ou sous une voûte transparente à cet endroit stratégique. Les deux options présentent chacune des difficultés techniques qui demandent à être étudiées. Ainsi, le Wayai à ciel ouvert pose la question des désagréments olfactifs – dus à un mauvais égouttage dans les communes en amont et un faible débit en été – L’option de la couverture en verre, quant à elle, demande d’être précisée quant aux questions de la condensation causée par les différences de température, l’entretien et la résistance du verre aux rayures, et les frais de fonctionnement dus à l’éclairage. Aucune solution n’étant certaine à ce stade et dans une optique de bonne gestion, les travaux en cours seront menés à bien. Ceci étant, ces projets seront étudiés dans le cadre de l’aménagement de la place Royale et de la traversée de Spa, prévus au cours de cette législature. »
Un exemple de présence de l’eau : la ville de Durbuy
A propos des voûtes du Wayai, puisqu’il en est question en ce moment, je fais part de mon sentiment à ce sujet. Il est vrai que, pour Spa ville d’eaux, on ne peut pas dire qu’elle en est inondée. Une fontaine au pied de la colline d’Annette et Lubin, potable celle-là, une autre au bas de la place Verte, non potable, une fontaine dans le jardin du Casino, un bassin au fond du parc, ne font pas de Spa la ville d’eaux annoncée.
De plus, la source ferrugineuse au centre de la ville « le pouhon Pierre le Grand », source qui a fait la renommée de Spa, est accessible moyennant le paiement de 1€. Ineptie ! Car que peut donc rapporter à la ville ce droit d’entrée ? Voici donc une mesure anti touristique.
Bref, revenant aux voûtes, j’ai trouvé à Durbuy une solution très judicieuse pour amener l’eau dans la traversée de la place Royale et dans le parc de Sept Heures, sans inconvénient de salubrité. Il me semble même que dans le projet-concours organisé par la ville, cette solution était envisagée. L’eau provient de l’Ourthe et est amenée en surface.Cette solution améliorerait sérieusement l’image de Spa et isolerait la place de la voirie!
François Fraiture
Utopie ou ambition ? Telle est la questi’eau
Il y a des habitudes qui ont la vie dure ! Même si je n’habite plus Spa depuis une quinzaine d’années, j’y reviens tous les 2 à 3 mois pour débroussailler ma chevelure. Est-ce le talent d’Yves, l’air pur de notre cité ou le sentiment de bien-être qui m’envahit lorsque j’arrive à Spa par la vallée encaissée et boisée du Wayai ? Probablement un peu de tout ça à la fois…
Ainsi, il y a quelques jours, fier de ma coupe de printemps, je décide de faire quelques pas dans le centre-ville ensoleillé. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir le Wayai à ciel ouvert et deux magnifiques arches en contrebas de l’ancien office du tourisme. Même si j’en ai eu vent par la gazette ou par la famille, le décor est surprenant, improbable !
Fasciné, je ne sais combien de temps je suis resté prostré face à ce spectacle rafraichissant. Les éclats de voix d’un petit groupe de badauds m’ont rappelé à la réalité. Des habitués, semblait-il, qui dissertaient sur l’avenir de cette « apparition ». Les propos étaient loin des discours du café du commerce. Les arguments des uns et des autres étaient étayés, réfléchis et plein d’émotions et de ressenti.
Question centrale : fallait-il reboucher cette ouverture par du béton ou changer le paysage en libérant la rivière de l’obscurité ? Quelle belle idée ! Les villes traversées par une rivière ont toujours un petit supplément d’âme. Et celles qui la mettent bien en valeur en retirent profit, aussi bien pour leurs habitants, les touristes et les commerçants. Les exemples ne manquent pas. Et quoi de mieux pour une ville d’eaux que de la mettre en scène en son cœur ?
Mais certains diront, « il y a quand même pas mal de déchets qui circulent et des odeurs éventuelles » ? Il y a un peu plus de 25 ans avec quelques amis, adolescents en quête d’aventure, nous avons tenté de faire la traversée du centre sous les voûtes (dangereux et interdit certainement). On a fait 150 mètres pas plus… mais ce que nous avons vu n’était pas très glorieux…
Alors, faire réapparaitre au moins sur une partie de son tronçon le Wayai : utopie ? Folie ? Ou ambition ? Un peu des trois ? Il y a peut-être ici une opportunité d’être ambitieux et de faire de Spa la « Perle des Ardennes », de l’infini et au-delà. Une Ville modèle qui donne à l’eau un rôle à la hauteur de son nom. Si l’on veut décrocher des « labels », il faut se démarquer et il faut de la cohérence.
Après Ville UNESCO (en sauvegardant son patrimoine et sa culture qui en font sa richesse), Spa pourrait devenir « Ville la plus PURE » (en mettant les camions sur le rail et en favorisant les modes doux), Ville PROPRE (en devenant « zéro déchets » et « zéro plastique »), « Ville étoilée» (en développant l’éclairage intelligent pour limiter la pollution lumineuse), « Ville durable » (en limitant le grignotage des terres agricoles, des paysages et a minima en imposant que tout lotissement réponde à la définition d’un « vrai » éco-quartier), Ville Santé (en intégrant le pacte de Milan, le et un conseiller, deux hommes rétrogrades et chiches comme le rat de la fable. L’un d’eux fit observer qu’il était de toute urgence que l’on fermât les ouvertures dites arvô donnant sur la rivière, et qui permettent d’y jeter des immondices ; qu’il était urgent qu’on voûtât les parties de la rivière qui sont encore à ciel ouvert, parce que ces interstices donnent des exhalaisons insalubres et présentent un aspect peu attrayant ; ce conseiller alla même jusqu’à dire qu’il fallait songer sérieusement aux égouts et à la construction simultanée du pavé.
Cette opinion était partagée par son interlocuteur, lorsqu’intervint l’ex-édile qui exprima nettement que l’on avait déjà beaucoup trop voûté, que cela n’avait pas le sens commun de faire de belles places publiques, sur l’emplacement où coulent les eaux limpides du Wayai et du Séyai ; que c’était enlever aux habitants une foule de servitudes – entre autres, réplique le conseiller rétrograde, celle d’y rincer en public le linge après la lessive, – et, s’animant, l’ex-édile voulait que l’on fît un réservoir dans les bas-fonds de Préfayhay, pour lâcher, tous les deux ou trois jours, les eaux amoncelées, et nettoyer la rivière. Ceci n’était déjà pas très bien ou en harmonie avec la limpidité habituelle des eaux. D’après les vues de cet honorable ex-édile, quelques pieux fichés en terre, dont les interstices seraient bourrés par des mottes de gazon, un gros caillou et une planche suffiraient à faire un barrage à peu de frais. Il est facile de comprendre que nos deux édiles eurent toute la peine du monde à ne pas éclater de rire.
L’un d’eux s’avisa de demander au magistrat communal désiré, s’il lui arrivait de lire de temps à autre les journaux ? Je le crois bien, fut la réponse, eh ! bien alors Monsieur, vous devez savoir que l’on a estimé la construction d’un réservoir pour Verviers à plusieurs millions – et que pour Spa il en faudrait un de plusieurs milliers. – Pas du tout, répliqua le Monsieur, quelques pieds carrés, un barrage de quelques francs et tout sera dit – au moins les habitants conserveraient leurs servitudes – ils pourront se débarrasser de leurs immondices dans la rivière et après y rincer leurs pans de chemise. Bravo, fut-il répondu. Voilà un administrateur qui mettrait Spa au niveau des plus belles villes d’eaux ! – littéralement, car il y aurait de l’eau dans toutes les rues.
Et dire que nos administrateurs actuels veulent maintenir la place Verte, veulent couvrir la rivière vers la rue du Marché et le pré de Quatre heures, – et sur la place Royale, tandis que certains donneraient de l’argent pour la voir maintenir dans le statu quo.
Tout le monde n’est pas du même avis, car certain habitant avait proposé au Conseil de voûter certaine partie de la rivière à ses frais, à condition d’avoir la propriété de la partie appartenant à la Commune. Ce calcul valait mieux … pour lui. Patience, et attendons le retour de ces principes au pouvoir. »
François Fraiture
Quelques données historiques sur la création du lac de Warfaaz
Les projets de construction d’un réseau d’égouts et d’un lac ont été examinés par une commission communale créée lors de la séance du conseil communal du 31 décembre 1885 (oui, vous avez bien lu, le conseil communal s’est réuni le 31 décembre!). Il s’agissait de créer un réservoir d’eau que l’on utiliserait pour des raisons d’hygiène, à savoir apporter de l’eau en suffisance durant les périodes où il y a moins de pluie afin d’évacuer les déchets des égouts dans la traversée de la ville. De plus, le barrage devait réguler l’eau du Wayai et éviter ainsi les inondations qui avaient eu lieu à de nombreuses reprises. Cette commission a déposé son rapport le 12 novembre 1887. Le projet a été adopté le 12 décembre 1887. Les travaux de construction seront achevés fin mai 1892. L’inauguration a eu lieu en juillet 1894.
Le lac, au début tout au moins, n’a pas répondu aux attentes en matière d’hygiène. Le rapport fait en effet état de l’insuffisance des chasses d’eau du lac pour curer les voûtes du Wayai en ville. La cause de ce problème provenait du fait que la vanne principale du lac débitait un très petit volume d’eau qui donnait un faible courant.
D’autre part, la hauteur d’eau n’était pas suffisante pour noyer entièrement le lit de la rivière. Quelques années plus tard, une canalisation sera construite afin d’amener les eaux du lac pour laver les égouts.