Une cinquantaine de personnes d’horizons divers (nous en avons compté 52) ont manifesté leur tristesse, leur incompréhension devant l’ancien hôtel Astoria suite au projet de démolition de cet immeuble de la deuxième moitié du 19e siècle. L’intérieur de l’immeuble a déjà été vidé, les fenêtres arrachées et pourtant la façade de l’hôtel Astoria apparaît encore plus belle.
En participant à cette action, les personnes présentes ont voulu manifester l’incohérence d’une telle démolition avec un projet de reconnaissance par l’Unesco.
Cet appel est adressé aux propriétaires, à la ville de Spa, au service de l’urbanisme de la Région wallonne et à l’Agence Wallonne du Patrimoine. Quelques personnes se sont exprimées pour raconter l’histoire de ce bâtiment et lancer un appel aux autorités pour que cette erreur ne se reproduise plus et que les avis des experts et des membres de la CCAT soient entendus.
Des fleurs ont été déposées devant l’immeuble. Nous vous proposons l’hommage adressé à l’hôtel par M. David Houbrechts
Hommage au pied d’un HôtelAujourd’hui je voudrais rendre hommage à un ami
un ami de longue date qui est arrivé un jour par le train
Rendez-vous compte : le premier train qui ait sifflé à Spa !
Dans les volutes de fumée il est arrivé,
vêtu de son bel habit de briques et d’ardoises
et ici, au bord des arbres, il s’est installé
Depuis ses fenêtres, il a vu passer des gens par milliers,
des gens de l’Europe entière, des célébrités et d’illustres inconnus.
Il a vu défilé la guerre et la libération,
Il a contemplé la ville s’illuminer pour la première fois.
Il a entendu des hymnes, des fanafres et des chants
Et le téléphone sonner pour la première fois,
Et la télévision annoncer que l’homme marchait sur la lune.
Et puis, surtout en ses murs joliment couverts de fleurs,
Il a reçu des familles, des femmes et des enfants,
Des touristes, des curistes et des commerçants.
A tous il a offert un lit et un couvert,
Et de chacun il a reçu un cadeau très précieux :
La jeune femme qui regarde par la fenêtre,
L’enfant qui fait le poirier, des amis qui rient et chantent,
Un vieillard qui pleure, les jeunes mariés qui s’enlacent.
Alors aujourd’hui, mon cher et regretté ami,
Je te remercie pour tout cela.
Dans un brouillard de poussière tu vas t’en aller
C’est ainsi que d’autres en ont décidé.
Mais sache que chacun ici te garde en son cœur
Et te dit : « Bon voyage… »
David Houbrechts