A la découverte des anciens ponts de Spa

Pour vivre, les hommes ont besoin d’eau! Quoi de plus normal dès lors qu’ils s’établissent à proximité de ruisseaux. En effet, le ruisseau fournit l’énergie pour faire fonctionner les moulins (à farine, à huile) et les forges. Les lavandières y rincent le linge dans les lavoirs construits sur les rives. L’eau du ruisseau permet d’abreuver le bétail, ses truites et ses écrevisses font la joie des gourmets.
A Spa, la première concentration humaine importante s’est établie aux abords du ruisseau de Barisart, sur le Thier et rue Cockerill. Le Nouveau Spa s’est développé non loin du Pouhon et du Wayai. Pour créer au fil des siècles la ville actuelle, nos ancêtres ont dû tenir compte de trois ruisseaux principaux qui sillonnent le territoire spadois: le Wayai, la Picherotte et le ruisseau de Barisart.
Par sa nature même, la rivière est aussi un élément qui sépare, qui divise. L’escarpement de ses rives limite les communications et sont considérées comme des frontières. Ainsi, au 17eme siècle, on distinguait  » La Vielle Spa par deçà la rivière et la Vielle Spa par delà l’eau « . Les habitants de la rive gauche du Vieux-Spa étaient appelés ‘des d’là out « , (ceux qui sont d’outre l’eau).
Le pont apparaît dès lors comme un lien, un moyen de communication entre les gens. A ce titre, il est un révélateur intéressant des communications entre les habitants, les lieux d’activités qui se développent, des chemins et routes menant à d’autres centres urbains. Très tôt, les édilités se préoccupent de la construction de ponts. Ainsi, A. Body note dans les comptes des bourgmestres  » le 3 février 1605 avoir esté à Franchimont pour solliciter de faire un pont de pier à Spa et avoir fait présent à Monsieur de trois livres de biscuit, 52 patars « .
Cependant, le ruisseau entrave le développement de l’habitat. Nous pourrons observer comment les Spadois ont tout d’abord construit des ponts, des maisons au-dessus des ruisseaux, puis ils ont procédé par vagues successives au voûtage du Wayai et du ruisseau du Barisart pour donner à la ville son aspect actuel. Les modes évoluant, on regrettera peut-être à présent que l’eau soit si peu présente dans notre ville !
Un pont est donc toujours un lieu de rencontre… Nous vous invitons à nous suivre pour les redécouvrir tout au long de cette promenade.

Plan de la promenade


Nous partons du Waux-Hall. Nous vous invitons à descendre la rue de la Géronstère. Prenez la première rue à droite et longez les jardins du Waux-Hall. Nous laissons sur notre droite les av. Père Antoine et Antoine Pottier et nous arrivons au pont de la Picherotte .


1. Pont de la Picherotte

Nous voici au-dessus de la Picherotte. Ce nom wallon  » pih’rote  » est assez commun et désigne un ruisseau de peu d’importance. Ce ruisseau est cependant très utile pour la population car son eau alimentait la fontaine du Bohy (début de la rue Sauvenière, en face des Arcades actuelles) et le moulin banal dont nous reparlerons plus loin. La Picherotte porte en amont le nom de ruisseau des Artistes.
Le pont de la Picherotte figure sur un plan de 1779 prévoyant la construction de la route de la Sauvenière. Le 9 juillet 1829, un ouragan subit fondit sur la ville et sur les hauteurs des fagnes. Le pont jeté sur le ruisseau qui traverse l’avenue de la Sauvenière à la Géronstère s’écroula et les débris furent entraînés jusqu’à la ville. (A. Body T II p. 181).
A gauche de la route, vous apercevez le ruisseau en contrebas. Du côté droit du pont, des escaliers mènent à un ancien lavoir utilisé par les lavandières pour rincer le linge. De cet endroit, vous avez une vue sur l’arche du pont.


Continuez votre chemin et empruntez la première rue à gauche



2. Pont de la Roche

Revenez sur vos pas et engagez-vous dans la rue Chelui. Laissez la résidence Monteverdi à votre gauche et rejoignez la rue de la Sauvenière.
La Picherotte coule à ciel ouvert (derrière les maisons à gauche de la rue Chelui) jusqu’à la fin de la rue. C’est dans la cour Patar (cour privée rue de la Sauvenière) que se trouve le pertuis d’accès à la Picherotte.


Descendez jusqu’au carrefour de la rue Renesse.


3. Pont de la Porte de la Sauvenière

Ce pont n’est plus visible actuellement. Un lavis attribué à CH.D. de Beaurieux (1653-1741) nous permet de découvrir un pont couvrant la Picherotte qui traverse la rue de la Sauvenière pour aboutir dans les jardins de l’actuel internat de l’Hôtel Britannique. Actuellement, la Picherotte sort du bas de la rue Fraikin, sous terre, et entre dans les jardins de l’internat sous l’angle de la rue Silvela et de la rue de la Sauvenière (travaux réalisés en 1901).


Traversons la route pour prendre la rue Silvela


A gauche, dans les jardins de l’internat (terrain de Sport), se trouvait avant 1800 une réserve d’eau utilisable en cas d’incendie et qui permettait de régulariser le cours du bief alimentant le moulin. En 1865 (Plan Poppe), la Picherotte est aussi couverte au voisinage de ce réservoir devenu la première piscine de natation.


Prenons à gauche, les jardins de l’ancien temple anglican pour arriver au Wayai.


4. Pont du temple anglican

Le nom Wayai (Wayê) vient de Wayî qui signifie en wallon  » passer à gué « . On utilise aussi le mot de  » lu grande êwe  » pour désigner le ruisseau qui traverse Spa. A cet endroit, nous pouvons apercevoir les voûtes du ruisseau qui se prolongent actuellement jusqu’au bout du Parc de Sept Heures ( près de la maison de repos). Nous voyons ici la partie la plus récente des voûtes du Wayai. En effet, cette partie allant jusqu’à l’arrière de l’école primaire Roi Baudouin, a été construite en 1899. Les autorités spadoises ont manifesté très tôt le désir de voûter le Wayai afin de réguler les débordements du ruisseau lors des orages mais aussi pour permettre la création d’un véritable centre urbain. Ainsi, le plan Caro de 1770, montre que le Wayai est déjà voûté entre la rue Entre-les-Ponts et la place Pierre-le-Grand.

De nombreuses inondations :

Les orages ont bien entendu retenu l’attention des chroniqueurs locaux. Les habitants de Spa ont été victimes durant de nombreuses années des inondations causées par l’afflux des eaux dévalant les collines. Ainsi, le 22 août 1782 vers 2 heures de l’après-midi, à la suite d’un affreux ouragan, les eaux débordées traversèrent tout le bourg, où elles montèrent à la hauteur de six pieds, notamment rue gravioule (rue Royale). Le vieux pont et tous ceux qui étaient sur la rivière furent emportés (A. Body T II p. 170). Presque toute la boutique d’un libraire fut entraînée: tables, chaises, commodes descendirent la rue Gravioule. Un cheval et plusieurs brebis y furent entraînés. L’almanach de Mathieu Laensberg pour l’année 783 donne une relation de ce désastre . Il y raconte le sauvetage opéré par un maître menuiser, Pierre Lemaire, qui au péril de ses jours, vola au secours d’un enfant resté dans une masure entourée d’eau. (A. Body p. 170 T II)
Le 4 juillet 1788, les torrents gonflèrent et sortirent de leur lit, inondant toute la partie basse de Spa. On vit des animaux noyés flotter sur la rivière qui charriait des arbres, des fourrages et jusque des meubles…
Le 21 juillet 1804, toutes les rues de Spa furent sous l’eau. Les  » torrents creusèrent des trous, dépavant les places, roulant des blocs énormes qui, se brisant contre les maisons, en renversèrent plusieurs. Au plus fort de l’orage, des personnes étrangères se trouvaient dans la salle d’attente, attenant à la source du Pouhon. Retenues là par la pluie, elles virent bientôt l’eau envahir la pièce. Il était trop tard pour fuir. Elles durent se hisser sur l’appui des fenêtres et, brisant du poing les vitres, elles se maintinrent aux croisillons. Même dans cette position, elles n’échappèrent pas aux atteintes de l’eau qui leur monta jusqu’au dessus des genoux. (A. Body TII p. 176)

  • Du 8 au 10 septembre 1809, les eaux passèrent 5 fois sur la place du Pouhon, tellement que la majeure partie des habitants manquèrent la messe du dimanche à cause de l’impossibilité, pour les habitants du bas de Spa, d’arriver à l’église.
  • A. Body note encore une grande inondation en 1850. Ce fut, dit-il, la dernière inondation importante car des plantations intelligemment faites, le reboisement des fagnes, l’élargissement et la réfection des voûtes, la canalisation du lit du ruisseau ont peu à peu rendu impossibles ces débordements.


Nous descendons le boulevard des Anglais.


A gauche, les jardins de l’Hôtel Britannique. C’est à cet endroit que la Picherotte se jette dans le Wayai. Sur les anciens plans, on peut observer un îlot quelques mètres avant cette embouchure. De cet endroit jusqu’à la rue Entre-les-Ponts, le Wayai est voûté depuis 1866.


Nous continuons notre chemin. A droite la rue du jeu de Paume.


Il s’agissait de la route principale qui permettait de se rendre à Verviers et Aix-la-Chapelle.


Nous arrivons au carrefour de la rue du Marché et de la rue Entre-les-Ponts.

5. Le Pont de la rue du Marché

Un pont de bois est déjà représenté sur des vues très anciennes, notamment celles de Pierriers en 1559 et une vue attribuée à Bruegel en 1612. Situé à l’entrée de la ville, il permettait certainement aux voyageurs venant de Verviers, via la rue du jeu de Paume, de rejoindre le marché et le pouhon, l’église.
La rue Entre-les-Ponts porte bien son nom puisqu’elle reliait le pont de la rue du Marché et un autre pont situé rue de la Sauvenière (près des arcades actuelles). En 1662, on fait mention du Dauphin  » proche le pont de pierre au devant du Mouton Blanc « . Le Dauphin formait le coin des rues du Marché et du Bohy (rue Entre-lesPonts).
Vers 1750, le pont du Marché est évoqué lors de l’élaboration d’un projet (qui ne sera pas retenu) de créer une galerie couverte entre le pont du Marché et la fontaine du Pouhon, au-dessus d’une voûte que l’on construirait sur la rivière. (A. Body p. 375) Le plan Caro de 1770 montre que le Wayai est voûté de la rue Entre-les-Ponts à la place Pierre-le-Grand qui est elle-même couverte. Le Wayai se divise à cet endroit en deux bras, l’un allant jusqu’à la place Pierre-le-Grand, l’autre tournant vers les Arcades actuelles. Les gravures et le plan Lecomte (1780) montrent particulièrement bien ce bras du Wayai.


Prenez à gauche la rue Entre-les-Ponts. Vous arrivez aux arcades.



6. Le pont des Arcades

Ce pont est très ancien puisque la vue de Pierriers (1559) nous le fait découvrir. Il est construit en pierre et possède trois arches. Si l’on tient compte de la gravure, on peut dire qu’il est le pont le plus important de l’époque. Il donnait accès à l’église et au Vieux-Spa. Il faut cependant prendre ces données avec précaution car les dessinateurs ne respectent pas nécessairement la réalité dans leurs œuvres et leur interprétation est parfois difficile.


Descendez la rue Rogier. Vous arrivez au Biez-du Moulin.


7. Le Biez du Moulin

Au milieu de la rue se trouvait le moulin à farine du ban de Spa. Ce moulin était alimenté en eau par un biez, étroit canal qui amenait l’eau de la Picherotte le long de la rue Xhrouet et la déversait en chutes sur les roues du moulin en contrebas.
Il est déjà fait mention de ce moulin en 1451. Le plan Caro montre très bien cette arrivée d’eau… Le Biez alimentait également les baignoires de l’hôtel de Waldeck qui proposait des bains aux curistes. Les lavandières avaient l’habitude d’occuper cet endroit, les femmes y épluchaient leurs légumes et on pouvait même y rencontrer des tripiers.
A. Body raconte  » qu’un étranger plongé délicieusement dans sa baignoire, se vit tout à coup entouré par une forme allongée, visqueuse, verdâtre, que dans la demi obscurité il prit pour un reptile. Ses exclamations, ses cris d’horreur attirèrent bientôt le plongeur qui s’apprêtait à porter secours à l’étranger. Il se trouva que la couleuvre était un boyau de quelques pieds de long, dépouille qu’un garçon boucher avait lâchée maladroitement.  » (Jacob p.39) Depuis lors, une ordonnance défendit aux bouchers, ménagères et blanchisseuses de rincer leur produits dans le biez après 9H et avant 4 heures du soir.
En 1852, pour obtenir une liaison directe entre la place Pierre-le-Grand et la rue de la Sauvenière, on démolit le moulin et le biez à la grande colère des habitants du quartier qui écrivirent au ministre de l’intérieur de l’époque, Charles Rogier, afin que l’on évite de démolir le biez. Ils insistèrent sur l’utilité incontestable  » de ce petit et rapide torrent artificiel qui, jamais, ne tarit ni ne gèle « .
Comme on peut le voir sur la gravure ci-jointe, un bras du Wayai passait à proximité du moulin. En 1780, cette partie du Wayai est toujours à ciel ouvert.


Continuez tout droit vers la Place Pierre-le-Grand.


En 1770,les deux bras du Wayai se retrouvaient à ciel ouvert sous l’actuel jardin d’hiver du Pouhon. Le Wayai passait sous la maison de  » L’Autruche « , derrière trois autres maisons puis s’engageait sous le pont proche du Pouhon.


8. Sol Pont

Les premières vues de Spa nous montrent de simples ponts de bois donnant accès à la fontaine minérale et l’on peut même voir que le passage des charrettes se fait par un gué. Pour répondre aux besoins des curistes qui se rendent à la fontaine, les autorités firent construire un pont en pierre.

En 1732, le magistrat avait été autorisé à élargir le pont et à édicter (exproprier) à cet effet plusieurs maisons. A. Body signale la mention en 1735  » de maisons situées près, du Grand Pont en Gravioule, ou proche du Pont « .
Il sera élargi progressivement pour devenir la  » place du Pont  » en 1820 « . La place ainsi créée (place Pierre-le-Grand) a très longtemps gardé chez les vieux Spadois le nom de  » sol pont « .


Nous empruntons la rue Royale.


La gravioule est le nom donné par les vieux Spadois à la rue Royale actuelle. Gravioule est un terme wallon qui désigne un endroit où l’on va ramasser le gravier amené par les crues, le long d’une rivière. Cette partie de la ville n’avait pas la cote des bobelins. En 1699, 14 maisons sont de véritables masures .

Au siècle suivant, elle prend une extension rapide au point que, vers. 1750, la rangée de ses habitations adossées à la rivière (le Wayai coule toujours à l’air libre) se prolonge jusqu’à la rue Neuve, couvrant le bord de la place Royale actuelle  » (A. Body p. 84 TIII)

9. Pont de l’Arvô
10. Pont du Chandelier d’or
11. Pont de la Pommelette

En 1559 on peut voir des ponceaux de bois enjambant le ruisseau. Le plan Caro de 1770 permet d’identifier des ponts à l’arvô Hanse, au niveau du Chandelier d’Or actuel, à la Pommelette (salon de jeux situé à l’emplacement du nouvel hôtel thermal). Une gravure de 1830 montre un joli pont de pierre enjambant le Wayai entre la rue Delhasse et la rue Royale. Le Wayai coule donc à ciel ouvert jusque en 1854 moment où il sera voûté jusqu’à la place Royale.

12. Pont des Tuileries

Ce pont se situe au confluent des ruisseaux de Barisart et du Wayai. Il permet de relier d’une part, la rue du Fourneau et de l’autre, la chemin de Liège et le Vieux-Spa. Déjà en 1559, on peut y découvrir un pont de pierres d’une certaine importance.
Dans un rapport de Deleau-Seraing concernant les embellissements de Spa de 1763 à 1784, on peut lire  » l’an 1784, l’accès à la promenade de Sept-Heures trop resserré a été élargi et étendu par les moyens de voûtes considérables dont on a couvert le ruisseau de manière que cet abord, assez difficile auparavant est devenu par cette réparation une place spacieuse, qui outre l’agrément d’une belle ouverture à cette promenade, a procuré aux maisons de plusieurs particuliers une double sortie et l’agrément d’y pouvoir donner des nouvelles façades « .
Suite à l’incendie de 1807, les maisons furent démolies et l’on créa la place Royale en 1817. Le ruisseau avait été voûté à cet endroit à cette date.
On peut constater que les voûtes du Wayai ont été construites par phases sur au moins deux siècles. Nous avons décidé arbitrairement d’appeler ce pont  » pont des Tuileries  » car en 1848 fut érigé à l’emplacement actuel de l’Office du tourisme un établissement des Bains (peu esthétique) qui portait le nom des Tuileries.


Nous continuons notre promenade en empruntant la place du Monument (côté droit face au monument).


Mais auparavant, quelques mots sur les ponts du parc.

Pont du moulin à huile, pont à la chapelle, pont des tanneries :

Le Wayai coulait à ciel ouvert (ce qui devait être fort joli) jusque en 1866, date à laquelle il fut voûté sur toute la longueur du parc. Actuellement, le ruisseau coule sous la galerie Léopold, mais s’en dégage vers la rue du Fourneau au niveau du Pavillon de la Pétanque, pour se montrer à ciel ouvert au-delà de la rue Hanster. Plusieurs ponts ont été construits dans le parc de Sept Heures. On y trouva ainsi le pont du Moulin à huile, le pont à la Chapelle (rond point du parc), le pont de la rue Hanster menant au cimetière.
1598. Selon une tradition, les pestiférés furent enterrés près du Pont à la Chapelle… Deleau-Seraing rapporte dans un manuscrit que: « les pestiférés étaient relégués et enterrés dans les prairies vers l’ouest, en un lieu qui est actuellement le rond-point de la Promenade de 7 Heures, était anciennement une chapelle qui servait probablement alors d’asile aux infortunés attaqués de cette maladie « .
Un document de 1642 fait mention d’un conflit entre la ville de Spa et un sieur Pierre Galland au sujet de la réédification d’un mur au bord de l’eau et d’un pont jeté sur la rivière, en aval du bourg dans la prairie de Sept Heures. Il souhaite la reconstruction du pont en insistant sur le fait que  » la noblesse venant aux eaux de Spa serait incommodée, passant comme elle le fait, par le dit chemin et pont tous les soirs, s’allant promener à la Prairie de Sept-Heures, quelquefois en fort grand nombre, jusqu’à deux et trois cents personnes et à la fois, carrosses, chevaux et semblables. S’agit-il du pont du moulin à huile? ( A. Body p. 360)
En 1780, pour répondre aux demandes des bobelins, on aménage le parc de Sept Heures et l’on modifie le cours de la rivière.  » On reporta le lit vers l’avenue du Marteau (av. Reine Astrid) de façon à le tirer en ligne droite. On remédia par là du même coup, aux dégradations occasionnées par les crues d’eau et qui étaient d’autant plus fréquentes en cet endroit qu’il y avait un coude  » (A. Body p. 367)
Selon A. Body,( p. 368) le pont de l’hospice (que nous avons appelé pont des tanneries) date de 1841. Il fut construit lors de la création du cimetière de Spaloumont. Plus loin, enjambant le ruisseau à hauteur de l’avenue Reine Astrid, le pont Gassaux vient d’être rénové récemment.

13. Pont place du Monument


Après cette parenthèse, nous revenons à l’office du tourisme et continuons donc notre promenade en remontant le cours du ruisseau de Barisart.


Avant 1770 (plan Caro), le ruisseau du Vieux-Spa est à ciel ouvert sur la totalité de son parcours. Plusieurs ponts enjambent le ruisseau et notamment place du Monument, à hauteur de la Banque Cera. La partie du ruisseau allant du bas de la rue Albin Body jusqu’à la rue Royale sera voûtée en 1867. Des peintures de 1840 montrent le ruisseau qui est canalisé entre des murs en pierres de taille.

14. Pont Bablette ou le Sokkar

Ce pont se situe à l’entrée de la rue A. Body. Il s’agit d’un endroit important puisque s’y trouvait une des portes des fortifications de la ville. L’ancienne porte de Liège donnait accès au chemin menant à Liège qui empruntait l’avenue Clémentine et l’avenue des Lanciers. Un lavis de Beaurieux décédé en 1740 nous montre le pont le Sokkar ou Bablette. Il sera restauré en 1853.


Prenons à gauche et remontons la place Verte


15. Le Pont de la fontaine

Ce pont est situé à proximité de l’établissement  » La Menthe à l’eau  » près de l’emplacement de l’ancienne fontaine qui a été déplacée rue du Marché. La vue de Pierriers ne nous permet de distinguer aucun pont dans le Vieux-Spa. Par contre, de nombreux ponts sont représentés dans les dessins de CH. D. de Beaurieux (mort en 1740). Les plans de la ville de Spa datés de 1770 et 1780 indiquent également les ponts du Vieux-Spa. Ils disparaîtront avec les travaux de canalisation du ruisseau vers 1860. Près de la colonne Morris, on pouvait voir il y a encore une dizaine d’années une trappe qui était utilisée par les ouvriers communaux pour déverser dans le ruisseau la neige qui avait été rassemblée par le chasse-neige.


Nous montons la rue Collin Leloup pour arriver au pont Mindroz


16. Pont Mindroz

Il s’agit certainement du pont dont le nom est resté le plus présent dans la mémoire des Spadois. Ce pont était situé en face du chemin du Thier qui monte vers la chapelle Leloup et le vieux chemin de Liège, un des axes de circulation importants entre les groupes d’habitats de Spa (le Thier, le croupet Lohet , la vieille voie de Stavelot (rue Deleau), la rue des Ecomines).


Continuons la rue Collin Leloup pour arriver au début de la place de l’Abattoir



17. Pont Fléron

Le pont Fléron permet de traverser le ruisseau à hauteur de la rue de la Chapelle et d’accéder ainsi à la rue du Viaduc et à la rue Deleau (vieille voie de Stavelot). Ce pont est représenté sur le plan de 1780, il n’était pas présent en 1770. Une maison avait été construite sur le ruisseau, au début de la place de l’Abattoir.


Nous poursuivons pour atteindre le lavoir (le bac) de l’Abattoir


18. Voûtes et lavoir de l’Abattoir

Le lavoir de l’Abattoir, fréquente par les bouweresses du quartier a été construit au-dessus du début des voûtes du ruisseau.
Reprenons les étapes de la construction des voûtes du ruisseau de Barisart

  1. 1854: Voûte terminée du Pont Fléron au pont Mindroz
  2. 1865: du Pont Mindroz au Pont de la Fontaine
  3. 1867: bas de la rue Albin Body et la rue Royale
  4. 1879?: du bac de l’Abattoir au pont Fléron (avant 1894, probablement en 1879)
  5. après 1904? : rue de Barisart – carrefour de la rue J.Ph de Limbourg

Actuellement, le ruisseau est donc voûté depuis cet endroit jusqu’au confluent avec le Wayai à proximité de l’OTTF. Pour des générations de jeunes Spadois, la traversée des voûtes était un jeu (un défi parfois) passionnant. Certains l’accompagnaient d’un sport supplémentaire: la pêche à la truite, pêche que l’on effectuait à la main. Plusieurs d’entre eux nous ont dit avoir effectué il y a quelques dizaines d’années de véritables pêches miraculeuses.


Dirigez-vous vers la rue de Barisart, prenez à droite et après quelques centaines de mètres, vous apercevez le pont de la glacière.


19. Le pont de la Glacière

Enfin, il n’est jamais trop tard pour bien faire, nous vous proposons de voir un pont. Il s’agit du magnifique petit pont de la glacière, pont qui donne accès à la cour Hennen. Il est construit avec des pierres provenant des carrières spadoises. Avec le lavoir creusé dans le lit du ruisseau, il constitue un coin typique de Spa.


Suivez le ruisseau de Barisart pour arriver à nos derniers ponts


20. Le pont du Seay

Il s’agit d’une appellation très ancienne. Ce pont se trouvait approximativement à l’endroit où le ruisseau est à nouveau voûté. Le pont du Seay est représenté dans plusieurs peintures anciennes. L’endroit est cité également pour la forge qui y était installée. On retrouve d’ailleurs aux environs de nombreux déchets de métallurgie.

21. Pont des Clusins

Nous voici arrivé au terme de notre promenade. Le pont des Clusins se situe au carrefour de la rue J.Ph de Limbourg. En remontant le cours du ruisseau de Barisart, vous pourrez découvrir de très jolis ponceaux privés et également un très beau petit pont un peu avant le château d’Alsa.

Pol Jehin

N.B. Ces données ont été recueillies lors des réunions de préparation des journées du patrimoine 1997 grâce aux informations de MM Bouchoms, Cerfontaine, Henrard, Guy Jacque et Sart et à l’interprétation des gravures, dessins anciens. Elles sont susceptibles de modifications en fonction de l’état de nos recherches. Pour les voûtes document ronéo du Dr. Henrard 1991. AlBin Body :Spa Histoire et bibliographie ed. cult. et civilisation 1981


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