En vertu de l’article 195/3 du code wallon de l’aménagement du territoire et en respectant le contrat de rivière Hoëgne et Wayai (proposition 22), notre commune avait le devoir moral d’établir une liste d’arbres remarquables. Même si elle n’est pas encore officielle, cette liste est aujourd’hui établie. Pour mieux comprendre de quoi il s’agit concrètement, répondons à quelques questions.
Qu’est ce qu’une liste d’arbres remarquables ?
Il s’agit d’une liste d’arbres sélectionnés selon divers critères et pour lesquels il faut demander un « permis de bâtir » à la commune et à la Région Wallonne, si on veut le couper ou en modifier la forme. (Pour les autres arbres de plus de trente ans, seul une autorisation de la commune suffit).
Qui établit cette liste ?
Depuis plusieurs années, Jean-Claude Baudouin et Anne Danthinne qui travaillent pour la Région Wallonne, s’occupent de recenser , commune par commune, les « plus beaux arbres de Wallonie ».Généralement, les communes concernées sont censées établir une liste, mais c’est rarement le cas. Il leurs reste alors de parcourir tous les chemins et sentiers de la commune pour repérer les plus beaux arbres.
Afin de « dégrossir » le travail, il y a environ un an, plusieurs personnes de bonne volonté se sont réunies pour établir une liste qui servirait de base pour le recensement. Je voudrais profiter de l’occasion pour remercier Suzette Hagemann, René Houart, André Fontaine, Christian Guilleaume, Baptiste Delcour, Franck Renard, Marc Dreze, Jeannot Lagarde, Christian Devaux et Francis Cerfontaine, pour leur précieuse contribution à la réalisation de ce travail. Tous ont en effet reçu un » secteur » de notre commune où il fallait repérer, déterminer l’espèce, mesurer et photographier les plus beaux arbres.
Au mois d’août , la liste a été transmise à Monsieur Baudouin. J’ai pu l’accompagner ainsi que Madame Danthinne, lors du recensement. A part quelques arbres malades, des arbres trop proches d’habitations où lorsque les propriétaires le refusait (dans un seul cas), tous les arbres de notre liste ont été repris et cette liste a même été augmentée de sorte que l’on arrive finalement à quelques 80 stations ce qui représente plus de cent arbres classés, sans oublier quelques haies ! Toutefois, il faudra pratiquement un an avant que cette liste ne soit rendue officielle et ne passe au moniteur. Notons que Les tilleuls bordants le Chemin du Fawetay, dont on a beaucoup parlé dans la presse ces dernières semaines, font partie de cette liste. Aussi nous attendons toujours que le projet de règlement communal visant à protéger les arbres, soit ratifié par le collège échevinal. Nous espérons que ce sera pour bientôt !
Qu’est ce qu’un arbre remarquable ?
Voilà une bonne question. En temps qu’amis de la nature, nous aurions envie de dire « tous les arbres sont remarquables » mais avouons tout de même que certains nous impressionnent plus que d’autres. C’est de ceux là qu’il est question dans une liste d’arbres remarquables : un chêne isolé au milieu d’une prairie, une drève de tilleuls , un groupe de hêtres autour d’un monument, un charme avec une croix, un arbre d’une essence rare ou de taille exceptionnelle… Ces arbres ont un intérêt paysager, historique, folklorique ou purement dendrologique et méritent d’être protégés.
Quoique cette liste n’est pas encore officielle, je voudrais dès à présent, par quelques promenades fléchées, faire quelques arbres remarquables de notre commune aux lecteurs de Réalités. C’est aussi l’occasion de découvrir (ou redécouvrir) que Spa n’est pas seulement riche au niveau de son patrimoine architectural mais aussi naturel. Notons que sauf exception, les arbres qui se trouvent en milieu forestier ne figurent pas sur cette liste. Notons aussi que cette liste n’est pas défintive et révisable annuellement.
Avant de commencer : quelques conseils pratiques. La promenade empruntent aussi des « mauvais » chemin, il faudra se munir de chaussures adéquates. La durée est d’environ 1 h à 1h 30. Les numéros des « stations » repris dans le texte et sur le plan sont les mêmes. Ils vous aideraont à trouver votre chemin …
La promenade commence au centre sportif de la Fraineuse où vous pourrez garer votre véhicule.
Sortez du domaine et prenez l’avenue Amédée Hesse en direction du lac de Warfaaz.
Les grands arbres (Point N°1) qui longent cette avenue nous ont montré que malgré eux, ils peuvent parfois être source de conflits : il y a quelques années, on comptait abattre tous ces arbres sous prétexte qu’ils étaient malades. Ce projet jugé trop radical, a provoqué une forte opposition, ce qui a pu les sauver. (En fait sur 110 arbres, 37 montraient des signes évidents de maladie). Toutefois, le problème n’est pas simple : si on avait autrefois exagéré la situation et l’état de santé de ces arbres, certains sont effectivement malades et cela n’est pas toujours visible de l’extérieur. Or plusieurs nouvelles habitations longent aujourd’hui l’avenue. Certains habitants qui craignent pour leur sécurité aimeraient effectivement voir ces arbres coupés et une surveillance vigilante s’impose. Notons que, vu leur mauvais état général, ces arbres n’ont pas été classés. C’est aussi le moment de rappeler qu’il faut absolument penser à replanter des arbres pour remplacer ceux que l’on coupe et ainsi assurer une continuité.
Signalons que la commune a déjà commencé la plantations de jeunes arbres à certains endroits.
Longez le barrage. Prenez le premier chemin à droite (après la cabine téléphonique). Continuez tout droit.
Vous arrivez devant la magnifique demeure du « Vieux Nid ».
Montez le chemin « caillouteux », c’est le chemin du Trou Gonet. Après quelques dizaines de mètres vous pourrez observer d’imposants troncs de hêtres dont certains font plus de 4 mètres de circonférence.
Après la montée, veillez à rester sur le chemin qui tourne d’abord à gauche puis vers la droite.
A votre droite vous verrez bientôt un gros hêtre suivit par un énorme chêne (Point N°2) : c’est le plus gros chêne recensé sur notre commune. Et, fait plus étonnant, il ne s’agit pas d’un chêne pédonculé (le plus fréquent) mais bien d’un chêne sessile.
A gauche du chemin, dans le fond, vous pouvez observer ce qui reste de la source Wellington où se trouvait une petite usine d’embouteillage aujourd’hui disparue.
Juste après le chêne entrez dans le domaine de la Fraineuse et traversez la pelouse où se trouvent les petits chalets en bois.
Cette propriété qui appartenait autrefois à la famille Peltzer est aujourd’hui un centre sportif de la Communauté Française. Derrière les petits chalets se trouvent un très vieux pommier sauvage (Point N°3) (et un noyer non classé).
Montez le chemin à gauche. Vous passez devant l’ancienne ferme du domaine de la Fraineuse.
A cette époque, notre vieux pommier portait peut-être déjà des fruits qui servaient à faire de bonnes compotes ou des gelées de pommes à la fermière !
Après le bâtiment, prenez à droite, vous longez les terrains de Tennis. Vous apercevez la villa de la Fraineuse avec la piste d’athlétisme.
Continuez tout droit.
Vous arrivez dans la charmille (Point N°4), moins longue que la charmille du Haut-Marais à La-Reid (573 mètres), cette charmille, la seule véritable charmille de Spa, mériterait d’être mieux entretenue.
Vous arrivez dans la cour des anciennes écuries, passez par le « tourniquet » et continuez tout droit. Vous arrivez dans le parc du Domaine de Nivezé (Point N°5). Ce parc et le grand bâtiment, appartiennent aujourd’hui à la Mutualité Chrétienne. Les promeneurs sont tolérés mais si vous avez un chien, gardez le en laisse.
Autrefois, il se trouvait ici une villa connue sous le nom « Vieux Nivezé » et qui appartenait elle aussi à la famille Peltzer.
La grande variété d’essences différentes (chênes rouges d’Amérique, Séquoia géant, Pin noir d’Autriche, Hêtres pourpres, Erable sycomore, Châtaigniers, Marronniers, Tilleuls…) nous donne une idée de ce qui faisait autrefois la fierté des propriétaires. Pour le bonheur du promeneur, les arbres ont été « étiqueté » par de petits panneaux en bois, donnant le nom français et latin des différentes espèces. Pratiquement tous les arbres de ce magnifique parc ont été classés sauf les 23 hêtres pourpres prêt de l’étang. Beaucoup sont en effet condamnés et les champignons sur les troncs ne sont que la face visible du cancer qui les ronge.
Sortez du domaine et prenez à gauche, vous passez devant la Source du Tonnelet : C’est le moment de vous désaltérer . Après la source prenez tout de suite à gauche puis à nouveau le sentier à gauche (vous passez devant un enclôs avec des daims). Prenez le chemin asphalté pour rejoindre l’église de Nivezé . Arrivé devant l’église restez sur votre droite, passez le pont et prenez le chemin Marron (à droite).
Des trois chênes (deux à gauches et l’un à droite), le dernier, avec sa forme trapue (Point N°6) est certainement le plus beau. Le propriétaire que nous avons rencontré est très heureux d’avoir un si belle arbre devant sa maison. Et dire que d’autres n’hésiterait pas à le couper sous prétexte qu’ils ont quelques feuilles dans les corniches ! Heureusement les arbres ont encore de bons amis !
Vous arrivez sur la rue J-B Romain. Vous pouvez voir à gauche un chêne isolé devant des habitations (Point N°7). Toutefois ne prenez pas cette direction, mais au » rond point » traversez et prenez le chemin empierré (Rue des Jardins). Ici aussi quelques beaux arbres vous attendent. Ne manquez pas d’observer le château du Neubois (à gauche), résidence du Kaiser Wilhem II (Guilleaume II) pendant la guerre 14-18.
Peu avant d’arriver sur la route du Tonnelet, vous pouvez voir une souche de taille imposante (à droite) (Point N°8). Il s’agit d’une hêtre pourpre non classé car malade (il avait perdu pratiquement outes ses feuilles). Il vient d’être coupé à cause du danger pour les maisons qui l’entouraient.
Au bout du chemin, descendez à droite, vous rejoignez la route du Tonnelet.
Comme d’autres routes qui mènent de Spa vers les Sources, la route du Tonnelet est bordées par de magnifiques tilleuls datant du XVIIIème siècle (Point N°9). Des tailles trop sévères, des travaux d’asphaltage et des agissements de riverains parfois peu scrupuleux mènent la vie dure à beau nombres des quelques 191 tilleuls encore debout.
Prenez à gauche et puis à nouvau à gauche : le chemin « de la promenade d’Orléans » qui monte.
Après quelques centaines de mètres, un énorme frêne au tronc tourmenté (10) vous attend. Arrivé au dessus du chemin prenez à droite, vous passez devant les serres puis devant la ferme « Rorive ».
Le vieux noyer à droite (Point N°11) et le hêtre un peu plus loin en face (avec le panneau), n’ont pas pu être classés vu leur état dépérissant.
Après la ferme, prenez tout de suite le chemin de terre à droite.
Vous longez d’abord les anciennes écuries puis la propriété du château « Sous-Bois » avec sa rangée de Hêtres pourpres. A droite on trouve aussi quelques belles haies classées.
Lorsque vous retrouvez « l’asphalte » regardez bien à droite, le Marronnier au milieu d’une prairie (Point N°12). Jusqu’à il y peu, se trouvait à son pied une cabane de tendeur, c’est pourquoi nous l’avons baptisé l’arbre du tendeur. Ne prenez pas le chemin à droite (Avenue Bel Air) mais continuez tout droit (chemin de la Platte).
Avant de retrouver la route du Tonnelet, juste en face du croisement avec l’avenue des Hirondelles, observez le beau hêtre pourpre isolé dans un jardin (Point N°12). Son feuillage peu fourni indique un mauvais état de santé.
Traversez la route du Tonnelet et prenez en face, le chemin Futvoie.
Après quelques cent cinquante mètre admirez le superbe chêne à double fût (Point N°13) qui se trouve à gauche prenez la promenade Hanrion à droite juste en face du chêne. Vous passez devant la villa « Marie-Thérèse » (à gauche) avec son gros érable argenté au milieu de la pelouse (Point N°14) puis un peu plus loin (à droite) trois hêtres pourpres (Point N°15) dans une prairie à mouton.
Continuez toujours tout droit, après un peu moins d’un kilomètre vous arrivez sur un route pavée, traversez celle-ci et prenez en face. Après un petit « croupet » d’une dizaine de mètres, vous retrouvez le domaine de la Fraineuse et il vous suffit de descendre a gauche pour rejoindre votre voiture au parking.
J-M Monville