16 personnes nées à Spa ont été retenues dans le « Dictionnaire des Belges ». Parmi eux l’abbé Antoine Pottier (1849-1923). Une rue porte d’ailleurs son nom (la deuxième rue à gauche après le Waux-Hall en montant la rue de la Géronstère).
Antoine Pottier est né à Spa en 1849. Son père tenait un important commerce de céréales, de houille et de denrées coloniales et, ajoutait-on, il possédait plus de 10 chevaux de trait. Chez les Pottier, le patron est proche de ses gens et sait travailler de ses mains. C’est à la maison que le futur professeur a appris à parler aux ouvriers. Après ses études au Petit Séminaire, il est ordonné prêtre et envoyé à Rome. Il est ensuite nommé professeur au Grand Séminaire de Liège, à l’âge de 30 ans.
Le temple Antoiniste et à droite, l’avenue Antoine Pottier.
A cette époque, la question ouvrière était au centre des préoccupations. Le capitalisme « sauvage » dominait dans les conceptions économiques et sociales. De grandes révoltes ouvrières éclatèrent (1886) à Liège et dans le Hainaut. Elles furent neutralisées dans un bain de sang. L’Abbé Antoine Pottier participa à la prise de conscience de la misère, populaire et à la. nécessité d’instaurer plus de justice sociale. Après avoir rédigé plusieurs ouvrages sur ces questions, il se lance dès 1891 dans l’action en fondant des coopératives dans de nombreuses villes de la province de Liège. Simultanément sont fondés les premiers syndicats ouvriers, regroupant des mineurs, des tailleurs. des armuriers, des carriers et des typographes.
Ces syndicats ne connaîtront qu’une durée éphémère, le syndicalisme chrétien ne s’établissant que dix ans plus tard.
Au moment où la notoriété de Pottier est son apogée et dépasse les limites de la province de Liège au. moment où il tente de donner expression politique aux ouvriers chrétiens, ses adversaires (les « coffres-forts en délire », suivant l’expression de l’historien G. Kurth) font tout pour éliminer le « pottiérisme ». Il auront gain de cause et finalement, le Pape Léon XIII le félicitera pour son action … mais lui demandera de se retirer de la vie politique. Il sera envoyé à Rome pour y enseigner les sciences sociales.
Antoine Pottier meurt le 24/11/1923. Son expérience se termine à court terme par un échec, mais il a jeté les bases de l’action de l’église dans le monde ouvrier.
* Extrait de : 100 ans de vie paroissiale.