Vous l’avez déjà peut-être observée sur un talus, dans un terrain vague, au bord d’une rivière ou encore dans une prairie humide… Ses fleurs blanches en gigantesques ombelles dépassent souvent les 30 à 40 centimètres de diamètre, elles apparaissent dès le début de l’été sur des plantes hautes de deux à trois mètres parfois et âgées de plus de deux ans.
A maturité, ses feuilles sont dentées et profondément découpées. Sa tige est robuste, tachetée de rouge sombre et parsemée de poils clairs. Dès septembre, elle produit de très nombreux fruits secs, des akènes, marqués de sillons et de plus d’un centimètre de long. Sa taille adulte fait qu’elle ne peut être confondue avec aucune autre. Il s’agit de la berce du Caucase, Heracleum mantegazzianum, qui, comme son nom l’indique, est originaire de cette région montagneuse au nord de la Turquie. Elle fut introduite en Belgique peu avant la guerre 1940-45 pour ses propriétés ornementales. Comme toutes les plantes de la famille des Apiacées, (ou ombellifères), elle est aussi très mellifère.
Mais, si elle produit de grandes quantités de nectar et de pollen, si elle est appréciée pour cela par les insectes butineurs et…les apiculteurs, mieux vaudra cependant lui préférer la berce commune (Heracleum sphondylium), la carotte (Daucus carota) ou encore l’angélique sauvage (Angelica sylvestris)… En effet, la berce du Caucase produit une toxine phototoxique (réagissant si on l’expose à la lumière), la furanocoumarine. Contenue dans la sève, cette toxine provoque des inflammations et des brûlures très sévères !
Ajoutons que la plante est fortement invasive. Elle s’est propagée dans l’environnement grâce aux nombreuses graines qu’elle produit pour coloniser ses sites de prédilection, en particulier les sols frais et riches en nutriments. Cet envahissement s’est évidemment fait aux dépens des plantes indigènes qu’elle étouffe et que ses peuplements denses finissent par éliminer.
Le service public de Wallonie coordonne le recensement et la destruction des populations de cette berce afin d’en limiter la propagation et les nuisances qui en résultent.
Attention, l’éradication de la berce du Caucase exige d’éviter tout contact de la peau avec la sève, en particulier les projections dans les yeux.
Il faut rincer abondamment à l’eau l’endroit touché et éviter l’exposition à la lumière durant plusieurs heures jusqu’à disparition de l’effet photosensibilisateur. Il est indispensable de consulter un médecin et éventuellement le centre anti-poison pour tout traitement approprié.
Vous avez des questions, des observations à faire ? Contactez la Région Wallonne :Site internet http://biodiversite.wallonie.be/fr/la-berce-du-caucase.html?IDC=5668 Email bercegeante@gmail.com
Michel Carmanne