De Bronromme aux USA
L’histoire familiale est racontée par Paul LaViolette fils de Fred. Une photocopie d’un texte m’avait été fournie par Fernand Laboureur de Bronromme. Ce texte est un résumé paru dans le Daily Gazette du 30 octobre 2008. Lire www.etheric.com/Fred.html avec de nombreuses photos.
Dans l’article « Une indienne à Bronromme » publié sur notre site, on apprend que Marie Matilda dite Tilla LaViolette, était venue à Bronromme en 1955 pour rendre visite à ses cousins Laboureur. Elle était fille d’Edouard Laviolette et de Marie Laboureur. Un fils du couple, Julien était né en 1883 à Aywaille, frère de Tilla. Dans l’histoire familiale, Julien (Julius en famille) est né à Spa en 1882 à Heure Gilson, hameau spadois, la pointe sud de la commune, mais il y a confusion avec son frère Julien Constant né en mars 1882 mais décédé en avril 1882 à Bronromme. Vers 1893, le couple et leurs quatre garçons s’embarquent peut-être à Anvers pour arriver à Ellis Island dans le port de New York. Ils s’installent à Chicago où les frères d’Edouard travaillaient déjà comme tailleurs de pierre, spécialité professionnelle de la région d’Aywaille. Ses frères habitaient à Hagar près de Benton Harbor, où Tilla LaViolette est née en 1891 (ou à Chicago ?). Mais en 1900, Edward (Edouard) divorce de Marie et se marie en 1902 avec Lucy Downey Wallace qui a cinq enfants. Ce couple a eu par la suite deux enfants Emil en 1908 et Pearl en 1912. En 1913 Edward meurt dans des circonstances mystérieuses. Pendant ce temps, Julius avait rencontré la fille de l’épicier de Benton Harbor nommé HAAS récemment arrivé de Chicago.Les deux amoureux Julien LaViolette et Maggie Florence Haas se marièrent en 1902. Une petite fille naît mais meurt après trois jours. En 1906 Katryn (ou Kitty) Mathilde est née. Entre 1906 et 1916 naît une fille nommée en famille JoAnn. En 1916, Fred (ou Freddie en famille) G. LaViolette naissait le 26 mars à Alamo canton du Michigan et décédé le 27 octobre 2008 à Albany au nord de l’état de New York.
Le papa de Fred tenait une épicerie (Merchant farmer) qui était devenue une mini-grande surface dans notre langage actuel. C’était un commerce florissant. Après l’achat d’un side-car, il inventa la livraison à domicile. Il vendait également du matériel agricole. Il possédait aussi un spectacle itinérant de vaudeville (Great LaViolette Shows) acheté en 1919 à M. Crossman. Cette troupe estivale composée de Julien LaViolette, son épouse, ses trois enfants et des personnes employées pour le montage et le démontage s’est achevée tragiquement après la mort de Jimmy, employé tué par la foudre alors que la famille LaViolette échappait au pire. Tout le matériel a été revendu et cette expérience artistique s’est terminée. Pendant les représentations des spectacles en été, ce fut l’oncle Charlie (Conard) et la tante Tillie (Tilla=Marie Matilda LaViolette) qui tenait la ferme familiale de Julien (frère de Tilla) père de Fred. Mais Julien meurt quand Fred a 8 ans en 1924 d’un cancer de l’estomac. La maman de Fred est décédée dans des circonstances dramatiques. En 1939, veuve elle travaillait dans un snack où elle lavait et préparait les légumes pour les repas. Alors que Fred avait quitté sa maman depuis quelques heures sur son lieu de travail, on lui téléphonait pour lui apprendre une tragédie dont il allait se souvenir toute sa vie. Le chauffe-eau du snack qui posait des soucis de fiabilité, était installé dans le faux plafond. La maman de Fred était à ce moment dans le congélateur-chambre en train de ranger des légumes. Après l’explosion du chauffe-eau, la porte du congélateur s’est refermée, elle a été intoxiquée par les vapeurs d’ammoniac. Le patron du snack la sauve de ce piège mais elle meurt à l’hôpital alors qu’elle avait été maintenue dans une tente à oxygène pendant quatre jours. Les premières années de sa scolarité se passe dans le village dans une toute petite école. Attiré par les nouvelles sciences, Fred s’intéressait à l’électronique et il construisit sa propre station de radio-amateur. Il obtint un baccalauréat en 1938 de l’Université Western Michigan et une maîtrise en physique et en génie électrique en 1940.
Il commence sa carrière dans la société duPont à Niagara Falls, NY. Je vous passe ses spécialités mais sur un coin de table à la fin de sa vie, il pouvait vous parler de la cinétique subquantique. En 1943, il rencontre Irène Voutsas, diplômée en chimie du Barnard College employée chez duPont et se marient en 1944. Ils habitent à cette époque à Richland état de Washington.
Tous les deux participent au projet de la bombe atomique au Manhattan District Project (mais il faut relativiser car ils étaient des milliers sur ce projet – paroles du fils Paul). Il devient le spécialiste des réacteurs refroidis au sodium, puis sur une multitude d’autres projets qui ont contribué à la création de la recherche spatiale américaine et la puissance atomique. Il développe le renifleur de personnes aéroporté à usage militaire pendant la guerre du Vietnam, un système de réinhalation d’oxygène pour les avions de combat de l’armée de l’air. Je vous passe encore une multitude d’inventions.
En 1979, il est en Arabie Saoudite pour travailler à l’Institut de recherche de l’Université du pétrole et des minéraux jusqu’à sa retraite en 1988 à 72 ans. Il aura reçu pendant sa carrière des citations, des médailles en bronze et en or. Ses enfants se prénomment Paul et Mary, épouse de Soran Ange d’Annendale. Ses amis du collège Bill et Walter GOOD ont été les pionniers et inventeurs du premier modèle réduit d’avion radiocommandé du monde en 1935. Dans la famille de Fred LaViolette un voyant avait été consulté et avait prédit la mort accidentelle de Maggie trois ans à l’avance et prédit l’implication de Fred dans le domaine du nucléaire énergie 8 ans à l’avance. Fred, après ces prédictions, avait été profondément impressionné, lui qui ne maîtrise que des données scientifiques. Il a entendu le wallon avec son papa jusqu’à 8 ans, sa maman était d’origine allemande.
Si vous rencontrez Fernand Laboureur à Bronromme, il vous parlera de la numérologie, des astres et des Laviolette. N’oubliez pas que Bronromme est un sommet à l’altitude de 561 mètres, au plus près des étoiles. En trois générations, à partir d’une bicoque à moitié ruinée à Heure Gilson, cette famille est passée du foin à couper, aux mohes al tchèteûre à la cinétique subquantique. Merci à Fernand Laboureur.
Jean-Luc Seret