Sur la carte postale, au-dessus du château, on remarque des prairies de couleurs plus claires ; ce sont les pâtures du lieu-dit « Dessous Gernay », exploitées par la briqueterie susmentionnée. Sous les quelques centimètres de terre végétale, les briquetiers ont trouvé des dépôts d’argile quaternaires plus ou moins plastiques, connus sous la dénomination de « terre à briques », nécessaires à leur activité. Un autre terrain plus à gauche, situé face à deux fermes, semble lui aussi exploité par des briquetiers.
D’après les anciens Nivezétois, les prairies situées au hameau de Warfaaz avaient la réputation d’être riches en argile ; cette terre glaise fut exploitée peu après le milieu du 19e siècle et cela jusqu’à l’aube de la première guerre mondiale. Depuis lors, ce quartier fut appelé « a l’Brik’trèye » (la Briqueterie).
Les briquetiers étaient des ouvriers saisonniers, ils travaillaient très souvent en famille. Dès le plus jeune âge, les enfants étaient embrigadés ; ils piétinaient et foulaient l’argile, pieds nus. La carte postale (ci-dessus) montre une équipe de briquetiers à Nivezé en 1912, avec leur outillage souvent sommaire : houes, truelles, tréteaux, formes en bois.
Cette activité a été mise à l’honneur à Sart ces 10 et 11 août 2013, lors de la 11e édition des Vieux Métiers (Site Internet des « Vieux métiers de Sart »).
Jean Lecampinaire
Un outil de briquetier
Dans l’article de Jean Le Campinaire ci-dessus (Réalités n°336 page 16 à 18) consacré aux briqueteries de Nivezé, l’auteur montre une carte postale d’un groupe d’ouvriers en train de fabriquer des briques. Le jeune garçon, à droite de la photo, tient en main une forme en bois qui recevait l’argile et permettait de mouler la brique.
L’occasion nous a été donnée de trouver dans une brocante un exemplaire de cet outillage. Il se présente comme une lourde planche en bois munie de deux poignées et divisée en 6 compartiments destinés à recevoir l’argile. Une fois celle-ci damée, il suffisait de renverser la planche pour déposer les briques et les faire sécher avant de les cuire au four.
Photos André Hans
Pol Jehin