Après l’armistice du 11 novembre 1918, la ville de Spa abrita la Commission Interalliée d’Armistice. Cette Commission fut placée sous la présidence du général de division français Alphonse Pierre Nudant. Elle avait pour but d’établir les bases du « Traité de Versailles du 28 juin 1919 ». Elle débuta officiellement le 25 novembre 1918 pour se terminer en juillet 1919. Sept missions composaient la commission : la française, l’anglaise, l’américaine, la belge, l’italienne, la grecque et l’allemande. Les séances de discussions se déroulaient dans la grande salle du Grand Hôtel Britannique (actuellement l’Internat Autonome pour Garçons).

La mission belge, avec à sa tête le général-major Hector Delobbe, était basée à la Fraineuse, la mission française était installée au Neubois et au Nivezé Farm, la mission américaine dirigée par le général Rhodes occupait le château Sous-Bois, la mission britannique avec à sa tête le général Haking était logée dans des villas de la route du Tonnelet (Hill Cottage, Villa Bel Air et Good House) et la mission allemande représentée par le général von Winterfeld (par après le général von Hammerstein) était basée à l’Hôtel Britannique.

Si les officiers supérieurs avaient droit à de luxueuses villas, la troupe était logée dans les dépendances des demeures précitées ou chez l’habitant. Ci-après, deux photos prises à cette époque dans le village de Nivezé.
Les séances de la Commission valurent à la cité bobeline la visite d’hommes éminents tels que : Herbert Hoover (président des Etats-Unis de 1929 à 1933), le maréchal anglais Douglas Haig, le général américain John Pershing, le maréchal français Ferdinand Foch, Matthias Erzberger ministre allemand (assassiné en 1921 par des nationalistes), etc…

Le 13 juin 1919, le roi Albert se déplaça à Spa afin de rencontrer le général français Nudant, président de la Commission Interalliée d’Armistice, ainsi que les responsables des autres missions ; il était venu en avion avec son pilote le lieutenant van Cotthen. L’avion du souverain belge se posa à 9h45’ sur l’aérodrome de Sart où il était attendu par le baron Joseph de Crawhez, bourgmestre de Spa. Il était accompagné de son aide de camp, le commandant Van Overstraet. Voici une photo de l’époque, prise dans le Parc de Sept Heures de la cité bobeline ; le roi est assis dans l’automobile du maïeur spadois.

En décembre 1918, l’armée britannique avait pris possession de terrains situés en face du cimetière de Sart-lez-Spa et avait créé un aérodrome de campagne. Ce terrain sera utilisé jusqu’en 1920, notamment lors de la Conférence diplomatique de Spa.

Sources :
Spa, Ville d’Air – Editions du musée de la Ville d’eaux – Marc Joseph – 2009
Spa et la fin de la Première Guerre – H.A.S. – Michel Bedeur – 1998
Cent-cinquante ans d’histoire de Spa (Georges Spailier – 1979 – Editions J’Ose)