Le ruisseau du Soyeureux prend sa source au sud-ouest de l’aérodrome de Spa-la Sauvenière, plus précisément dans la « Fagne de la Grosse Pierre ». Ce ruisseau, qui séparait jadis le ban de Sart et celui de Spa, fixe de nos jours la limite entre les communes de Jalhay et de Spa, et coupe le village de Nivezé en deux parties. Après le village, le Soyeureux traverse l’ancien parc de la source de Wellington, puis passe devant une des plus vieilles fermes de Nivezé (le Vieux Nid) avant de se jeter dans le Wayai en aval du lac. Le ruisseau du Soyeureux (lu Swèyeûru ou lu Swayeûru) anciennement renseigné au cadastre « lu Swèr’ru » (swèr =¬ acide) était appelé en 1719 « soir rieu en Niveseit ».
Le vaste domaine du Haut-Neubois a été constitué dès 1901 par René Peltzer-de Rasse, membre d’une puissante famille d’industriels lainiers verviétois. C’est sur ce domaine de 68 hectares qu’il fait construire en 1908, par l’architecte Charles Soubre, un château de style anglo-normand. En 1955, huit ans après son décès, ses trois filles morcellent la propriété et la vendent en cinq lots. Le château et environ 8 hectares sont achetés par l’association de l’abbé Froidure « Les Petits Sapins des Ardennes », puis en 1984 par la société CERAN qui depuis 2005 y a regroupé toutes ses activités. La ferme du domaine du Haut-Neubois se situait Thier de Pierreuse, à droite en montant (le premier bâtiment au-dessus du nouveau lotissement). Un étang, situé à l’est du Soyeureux, faisait également partie du domaine du Haut-Neubois, il était accessible via un petit pont en pierres qui enjambait le ruisseau sur le haut de la promenade ; certains jours, les Nivezétois étaient autorisés à fréquenter le plan d’eau et même à y pratiquer la natation. Vers le milieu des années soixante, l’étang a été vidé (pourquoi ?) et le site disparu peu à peu dans la végétation.
La société « Spa-Attractions » fut fondée en 1894 par Albin Body, l’historiographe et archiviste de Spa. Le but de la société était d’attirer et de retenir les étrangers à Spa, de leur rendre le séjour de plus en plus agréable par la création, l’amélioration et l’entretien des promenades et par l’organisation de fêtes, concours et expositions. A partir de 1939, cette société semble avoir cessé ses activités !
La balade m’a permis de visualiser, dans la partie supérieure de la promenade, les petites pièces métalliques pointues, enfoncées dans le sol et peintes en rouge, signalées par Madame Sadzot dans son article. Pour moi, il n’y a pas d’acte malveillant, ces bouts de métal, relativement alignés et équidistants, c’est tout simplement ce qui reste des piquets métalliques d’une ancienne clôture du domaine du Haut-Neubois ; quelques-uns se trouvent au milieu du sentier, parce qu’au fil des ans, à plusieurs endroits de la promenade, le sentier s’est déplacé vers l’ouest, rongé par l’érosion des eaux du ruisseau qui peut se transformer en véritable torrent ; rappelez-vous les inondations du 1er juin 2018. Qui a peint en rouge, sage précaution, ces bouts métalliques qui sortent du sol ? Qui est le propriétaire de cette parcelle forestière située en bordure du Soyeureux ? Une seule certitude, la parcelle se situe sur la Commune de Spa.
Jean Lecampinaire
Sources :
Les villas et châteaux Peltzer de Nivezé (H.A.S. – Jean Toussaint – 2008)
Spa-Attractions (H.A.S. – Monique Poncelet – 2004/2005)
Château du Haut-Neubois (Fabienne Carmanne – CERAN)
La promenade René Peltzer (H.A.S. – 1987)