Construite à la fin du XIXe siècle par un architecte anglais, l’église protestante de Spa fait l’objet d’une restauration depuis 2011. À côté du ravalement de façades, de la couverture du toit, de l’installation du chauffage central, du remplacement des vitraux de la nef, la restauration de la rosace vient compléter la liste des éléments qui visent à assurer la pérennité du lieu pour les générations futures.+

Une rosace unique

Relativement petite (un mètre de diamètre) mais d’un design rare, la rosace de l’église présente un double plan, une caractéristique rare dont le seul exemple apparenté se situe à Avila (Italie). Mme Anne de Bremaecker, responsable de la restauration de l’église protestante précise, « la rosace est composée de 2 x 16 rayons en verres colorés à motif d’étoiles sablées, avec ossature en fer. La densité des verres et le double plan permettent à ce vitrail de donner une ombre extrêmement jolie, comme une dentelle, qui bouge lentement avec le soleil sur le mur du chœur de l’église. Une vision unique ! Il a été constaté que la rosace tournait autour de son axe, les verres du plan ‘arrière’ pouvant se positionner derrière les verres du plan ‘avant’, ce qui permettait de passer d’une position été, ventilée, à une position hiver, fermée, avec butées et contre-poids incorporés et même une poulie dans l’épaisseur du mur. Une petite prouesse technique ! » « Le châssis en bois de la rosace semblait tellement pourri qu’il y avait danger qu’elle ne tombe un jour de 9 mètres de haut. La restauration s’imposait donc ». Elle a bénéficié du soutien du Fonds Richard Forgeur, pour un montant de 10.000 euros. Afin de conserver le caractère authentique et unique de la rosace, il a été fait appel à l’expertise de Jean-Marie Geron, maître-verrier de Verviers, Docteur de la Sorbonne et spécialiste du vitrail contemporain. L’ossature en fer forgé a été décapée, sablée et métallisée. Un nouveau châssis de bois, en Douglas d’Amérique comme le précédent, a été réalisé par un artisan local. Les nouveaux verres aux étoiles sablées ont été fabriqués chez Wagener à Eupen ».