La stèle Masson à Desnié

La stèle Alphonse Masson

La stèle Alphonse Masson

Le long de la route reliant Desnié à Stoumont, à droite, au carrefour menant à Bronromme se trouve une stèle élevée en hommage à un membre de la résistance de l’Armée secrète. Sur un rocher est fixée une plaque de pierre avec inscription :

A la mémoire de
ALPHONSE MASSON
membre de l’Armée secrète
C. T. I. Groupe G. D.
tombé pour la patrie
le 10.9.1944

Cette stèle est liée aux événements qui se sont déroulés le dimanche 10 septembre 1944 dans la région. Alors que la ville de Spa est libérée par les troupes
américaines et qu’un drame se déroule à Winamplanche (voir Réalités n° 363), des combats font rage à l’entrée de Bronromme. Ils opposent la résistance à des troupes allemandes. Ils feront plusieurs victimes parmi les résistants.

Avant de quitter le hameau fagnard, les Allemands incendient la maison Langen, puis se replient sur la route menant à Stoumont au niveau de la ferme Lepièce-Archambeau. Cette ferme, située non loin des bois, isolée au milieu des prairies, est exploitée en 1944 par la famille Masson de Pepinster. Ce résistant appartenait à la section de l’A.S. dirigée par l’ancien secrétaire communal de La Reid, Jean Deby. C’était un résistant très actif, qui hébergea durant toute la guerre des clandestins, des évadés et des prisonniers russes échappés des camps de travail.

Ce jour-là, le bruit des combats perturbe leur repas de midi, les tirs deviennent menaçants, si bien que Madame Masson décide de quitter la ferme pour Basse-Desnié. Sont restés à la ferme l’agriculteur Alphonse Masson et un couple de réfractaires : Richard Bourgard et Amélie Lardinois. Hélas, les Allemands deviennent très nerveux et tirent sur tout ce qui bouge. Soudain, ils investissent la ferme, les trois amis tentent de fuir mais sont fauchés par une rafale de mitrailleuse.

Alphonse Masson et Amélie Lardinois sont tués sur le coup. Richard Bougard, blessé, sera torturé puis achevé par les S.S. En quittant les lieux, pour finaliser leur sinistre besogne, les Allemands mettent le feu à la ferme. De cette tragédie, il ne reste qu’un modeste monument à la mémoire d’Alphonse Masson.

Bizarrement, Amélie Lardinois et Richard Bourgard ne sont plus mentionnés dans l’inscription figurant sur la stèle ! Initialement pourtant, la croix de bois rappelant aux passants les crimes allemands de la ferme Lepièce-Archambeau, était munie d’une modeste planche portant l’inscription suivante :

A la mémoire de
ALPHONSE MASSON
et des époux
BOURGARD-LARDINOIS
assassinés lâchement
par les Allemands
le 10 septembre 1944

Jean Lecampinaire
Source : Croix, Chapelles, Oratoire de la région de Spa (Comité culturel de Spa – 1992) – La libération de Spa et de sa région (François Bourotte – 1994) – La Reid (André Vlecken – 1949)


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