L’aubette de tram de Balmoral

L'aubette de Balmoral au niveau du ront point.

L’aubette de Balmoral au niveau du ront point.

Je crois pouvoir affirmer que mon père (+1964) fut le dernier « tenancier » de l’aubette de Balmoral.
Cela se passait il y a plus d’un demi-siècle, après juin 1952, date de la suppression des trams qui furent remplacés par les autobus de la Société nationale des chemins de fer vicinaux (SNCV – à présent : TEC).

L’aubette de Balmoral, outre l’abri pour les voyageurs, comprenait un petit kiosque à journaux exploité par la Société des bibliothèques des gares. Cette minuscule boutique n’était ouverte que durant la bonne saison, soit de mai à septembre.
Durant ces quelques mois, les promeneurs, les habitants de Balmoral mais aussi (et surtout) les vacanciers et les curistes fréquentant les hôtels des hauteurs spadoises (Hôtel du golf ; Les Clématites ;…) pouvaient acquérir qui leur quotidien (La Libre Belgique ; Le Soir ; La Dernière Heure ; La Meuse et France-Soir), qui un hebdomadaire (Paris-Match ; Le Patriote Illustré ; Le Soir illustré ; Elle ; Le Journal de Spirou ; Le Journal de Tintin), qui encore un sachet de chiques, une tablette de chewing-gum ou une petite bouteille de Spa-Vita (les cannettes métalliques n’avaient pas encore été inventées !).

La boutique était ouverte de 9 heures à 18 heures. En septembre, comme il n’y avait pas d’électricité, il fallait être parti avant la tombée de la nuit (pas d’heure d’été à cette époque-là).

L'intérieur de l'aubette de Balmoral en novembre 2009.

L’intérieur de l’aubette de Balmoral novembre 2009.


Durant les grandes vacances, je devais aider mon père qui prenait livraison des colis de journaux à la gare de Spa. On les chargeait alors dans l’autobus qui stationnait devant la gare. Parfois, je l’accompagnais jusque Balmoral quand, en plus des colis, il fallait amener un bidon de pétrole. En effet, comme en ce mois de juillet 2011, certains jours de l’été se distinguaient par leur fraîcheur et le seul moyen de se réchauffer était l’usage d’une chaufferette à pétrole. Après cette saison-là, je ne me souviens pas d’une quelconque réouverture de ce point de vente.

Lors de chaque passage devant cette construction qui menace ruine, ces quelques souvenirs du temps jadis me reviennent à l’esprit. Fugit irreparabile tempus…

Guy Legros 26/07/2011



Georges Hobé est bien l’architecte de l’aubette de Balmoral

Précédemment, Jean Toussaint émettait l’hypothèse très probable que les aubettes du tram situées route de Balmoral avaient été conçues par l’architecte Georges Hobé. A la suite d’une rencontre avec les responsables de l’administration du MET, nous avons constaté que Georges Hobé avait bien réalisé l’aubette du dessus de Balmoral puisqu’il a signé son œuvre en apposant sa signature sur un pilier en pierre de taille de l’édifice.

Georges Hobé est un architecte né à Bruxelles le 7 janvier 1854 et mort à Ixelles le 5 mars 1936. Fils d’ébéniste, il entame sa carrière comme décorateur d’intérieur. Il monte un atelier de fabrication de meubles à Bruxelles vers 1890 et crée les premiers meubles de style Art Nouveau. Son travail est régulièrement exposé dans les expositions internationales (Tervuren, 1897 ; Turin, 1902 ; Milan, 1906).

Autodidacte, Georges Hobé devient architecte alors qu’il a passé la quarantaine. Un voyage lui fait découvrir les petites villes et les cottages de l’Angleterre dont il admire la qualité urbanistique et l’intégration paysagère. Il introduit en Belgique le style « cottage » Sa pensée sera désormais dominée par le dialogue nécessaire entre le bâtiment et son environnement. Préoccupé de la bonne intégration de ses constructions dans le site qui les accueille, il prône l’utilisation de matériaux locaux et la plantation d’essences indigènes. Il a notamment à son actif : l’urbanisation de La Panne avec A. Dumont où il a implanté des villas en préservant le relief des dunes; la création de villas à Spa, Bruxelles, la mise en valeur de la citadelle de Namur et de son esplanade, l’organisation de l’exposition coloniale à Tervuren en 1897. (Wikipedia)

Il est intéressant de constater qu’il a été concessionnaire pour l’aménagement de la ligne de tram de La Panne. Le 24 juin 1901, Georges Hobé fut désigné comme concessionnaire pour l’aménagement, l’entretien et l’exploitation, pour une durée de 50 ans, de la ligne de tramway à traction chevaline entre la gare d’Adinkerke et la mer. Il fut le gestionnaire de la « Société anonyme du Tramway de La Panne ».

Restauration de cette aubette

Des contacts ont été pris avec les propriétaires de l’aubette, l’administration de la DG01. Malheureusement, les responsables nous ont fait part de leur impossibilité de débloquer des fonds pour procéder aux travaux de restauration de cette aubette pour des raisons administratives. Une solution a été envisagée. L’administration pourrait céder l’aubette pour l’euro symbolique à la ville de Spa qui prendrait en charge sa restauration. A suivre !


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