Le 11 janvier 1945 : « Aérodrome de La Platte »

« Aérodrome de La Platte » : Un Piper Cub en phase d’atterrissage. En arrière-plan, les tilleuls de la route du Tonnelet et la villa Bel Air

« Aérodrome de La Platte » : Un Piper Cub en phase d’atterrissage. En arrière-plan, les tilleuls de la route du Tonnelet et la villa Bel Air

« Aérodrome de La Platte » : Derrière le Piper Cub des soldats américains. En arrière-plan, les tilleuls de la route du Tonnelet et la colline de Balmoral. L’appareil a le nez tourné vers Nivezé.

« Aérodrome de La Platte » : Derrière le Piper Cub des soldats américains. En arrière-plan, les tilleuls de la route du Tonnelet et la colline de Balmoral. L’appareil a le nez tourné vers Nivezé.

Les photos montrent un Piper L-4 Grasshopper au lieu-dit « La Platte », le jeudi 11 janvier 1945. Les prairies sont enneigées et l’appareil est équipé de skis. Aux commandes le major Jack Blohm, il fait partie de la 125e escadrille de liaison de l’armée américaine. Baptisé « Grasshopper » (sauterelle), le Piper avait été sélectionné par l’armée américaine pour embarquer des observateurs afin de régler les tirs d’artillerie. Très léger, il est capable de décoller sur une très courte distance.

Au début de la Deuxième Guerre, l’aérodrome de Spa-La Sauvenière est fermé. Immédiatement, l’armée allemande en prend possession ; l’activité y sera réduite à quelques mouvements d’avions militaires. En 1943 et l’année suivante, les Allemands labourent la plaine de la Sauvenière, y sèment de l’avoine pour les chevaux et y plantent des choux et des pommes de terre pour la troupe.

Après la libération, la piste de la Sauvenière est donc impraticable. C’est pour cette raison que fin octobre 1944, la 153e escadrille de liaison de l’armée américaine, dirigée par le major James R. Tooper, installe un aérodrome pour avions d’observations (Pipers Cubs) dans les prairies au lieu-dit « Malchamps » (près de la ferme Brandt, actuellement le restaurant « Cinq »). L’état-major de cette escadrille était logé dans la villa Sous-Bois (voir ci-dessous). Un autre aérodrome, utilisé lors de la bataille des Ardennes, a été installé dans les prairies au lieu-dit « La Platte » (prairies dénommées au début du 16e siècle « sur les terres plates », situées entre le chemin Sous-Bois et la route du Tonnelet). Il a été utilisé par la 125e escadrille de liaison citée au début de l’article.

La villa Sous-Bois fut construite vers 1900 pour la famille Nagelmackers. Résidence du maréchal von Hindenburg en 1918 lors du séjour à Spa de l’état-major allemand. Occupée fin de la Seconde Guerre par des aviateurs américains de la 153e escadrille de liaison. Dès 1947, home de vacances de la Société Angleur-Athus. En 1960, la famille Leyh, qui a exploité jusqu’en 1958 l’Hôtel Britannique, y ouvre un hôtel. En 1964, lors de leur visite dans la ville thermale, le roi Baudouin et la reine Fabiola y furent reçu pour le déjeuner. Depuis le début des années 80, l’ancienne villa est devenue maison de repos et de soins enseignée « Château Sous-Bois ».

La villa Sous-Bois fut construite vers 1900 pour la famille Nagelmackers. Résidence du maréchal von Hindenburg en 1918 lors du séjour à Spa de l’état-major allemand. Occupée fin de la Seconde Guerre par des aviateurs américains de la 153e escadrille de liaison. Dès 1947, home de vacances de la Société Angleur-Athus. En 1960, la famille Leyh, qui a exploité jusqu’en 1958 l’Hôtel Britannique, y ouvre un hôtel. En 1964, lors de leur visite dans la ville thermale, le roi Baudouin et la reine Fabiola y furent reçu pour le déjeuner. Depuis le début des années 80, l’ancienne villa est devenue maison de repos et de soins enseignée « Château Sous-Bois ».


Une anecdote concernant l’aérodrome établi dans les prairies de Malchamps est relatée dans le livre « Spa et les Américains » de G.R. de Lame : « Cet aérodrome fut l’occasion d’une requête amusante. Comme la guerre ne s’arrêtait pas le samedi après-midi ni le dimanche, les Américains venaient à mon domicile ces jours-là, quand je n’étais pas à l’hôtel de ville. Il y en avait parfois dix à douze dans mon vestibule ! Un dimanche matin, un grand type, un lieutenant dont je ne me rappelle malheureusement pas le nom, sonna et réclama … quinze tonnes de paille ! Grands dieux, l’armée américaine avait-elle acheté des chevaux maintenant ? Non, c’était … pour la piste d’atterrissage. Les pluies l’avaient rendue boueuse et la paille devait être étendue sur le sol, sous le treillis métallique de la piste. Comme il n’y avait guère de fermiers à Spa, et pas de cultures, le climat ne s’y prêtant pas, j’envoyai l’officier au village de Sart, à l’est de Spa, muni d’une lettre, car il ne connaissait pas un mot de français. Il finit par trouver du foin, tout aussi bon pour l’usage désiré. »

Jean Lecampinaire

Sources :
M. Raymond Charlier
La petite histoire du village de Nivezé (André Hans : 2011 : Editions C.C. Sart-Jalhay et Réalités)
Spa et les Américains (G.R. de Lame : 1948 : Editions Soledi)
Spa, Ville d’Air (Marc Joseph : 2009 : Editions Musée de la Ville d’eaux)
Douces nuits (Marc Joseph : 2005 : Editions Musée de la Ville d’Eaux)


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