C’est à l’initiative du Chevalier de Thier et de ses collaborateurs que naquit, en 1952, le CLUB PIERROT. Suite à l’engouement des visites scolaires des usines, les dirigeants de SPA MONOPOLE décidèrent d’associer plus étroitement le monde de l’enfance à la vie de l’entreprise. Le but était d’inciter les jeunes à collectionner des étiquettes des boissons de SPA pour les échanger ensuite contre des cadeaux, des jouets, des brochures, etc.
Le CLUB PIERROT compta jusque 150.000 adhérents. Beaucoup d’entre nous se souviennent encore de la chasse aux étiquettes que ce soit aux alentours de l’usine (parfois dans l’usine) ou même auprès des brasseurs de la région spadoise. Le succès fut tel que la gestion du club, auquel était également attaché le département « MAMAN REINE », nécessita la recherche d’un local afin d’héberger la dizaine d’employées y attachées et dirigé par l’autoritaire mademoiselle SCHULTE. Tous les jours, c’était une camionnette spéciale de la poste qui acheminait jusqu’à 15 sacs de courrier qu’il fallait dépouiller, compter les étiquettes (!!!) et expédier les cadeaux ou répondre aux questions et sollicitations.
En 1953, le CLUB PIERROT était en contact avec 585 écoles. Pour s’y inscrire, rien de plus simple. Il suffisait d’envoyer un petit courrier à SPA MONOPOLE avec son adresse et en retour on recevait sa carte de membre, son insigne (un petit Pierrot en plastique) ainsi que la liste des cadeaux que l’on pouvait obtenir en échange des étiquettes. A titre d’exemple, pour obtenir un crayon SPA MONOPOLE, il fallait réunir 10 étiquettes de bouteille d’un litre ou 40 étiquettes de bouteille d’un quart de litre ou bien 20 étiquettes de bouteille d’un quart de litre d’orangina. En effet, bien souvent les étiquettes des bouteilles de limonade valaient le double (voir des fois le triple) des bouteilles d’eau. Ces promotions étaient annoncées dans la revue du club.
La revue du club Pierrot
En 1956, probablement en juin, parut le numéro 1 de la revue trimestrielle du CLUB PIERROT (le n° 2 est daté de septembre 1956).
Dans celle-ci, on pouvait y trouver de tout. Des blagues envoyées par les membres, des concours, des interviews de personnalités (Tintin), des informations touristiques, etc…
On pouvait y découvrir également de petites bandes dessinées dans lesquelles l’ami PIERROT vantait les bienfaits des eaux de SPA. Il était accompagné de son petit chien nommé PLUMEAU.
Au début, la revue était imprimée à BRUXELLES par la s.a. IMIFI. Plus tard, elle le fut à l’imprimerie de SPA MONOPOLE. La revue du CLUB PIERROT avait son équivalent en néerlandais sous le titre Tijdschrift van PIETJE’S CLUB.
Dans un numéro spécial de juillet 1961, on annonçait la création d’une nouvelle étiquette dont le mot SPA n’était pas recouvert de colle afin de le détacher plus facilement avec simplement une épingle. D’autres promotions sponsorisées par le CLUB PIERROT étaient également organisées dans toute la Belgique. Ainsi, par exemple, à la côte belge, on pouvait faire gratuitement un tour de manège en échange d’un mot SPA. Des fêtes pour enfants étaient également organisées par certains organismes avec projection de films relatifs aux eaux de SPA, des distributions d’eau et limonade ainsi que des cadeaux du club.
Malheureusement, tout a une fin. Le club prenait des proportions ingérables et suite à la création d’un service de publicité new-look, il fut supprimé en 1964 mais beaucoup s’en souviennent encore et de temps en temps, on en retrouve des traces sur les brocantes.
Sources : Des sources et des hommes Madame R. MELAIN Documents musée de la Ville d’Eaux, A. DEMIDELEER Documents personnels
Gaide Chevronnay Patrick