Le carnaval est proche et avec lui revient la tradition des grands feux. Cette tradition est très vivace dans notre commune puisque quatre grands feux sont organisés à Creppe, Nivezé, Spa et Winamplanche. Chacun a conservé des éléments d’un folklore qui remonte à plusieurs siècles et s’organise selon des modalités spécifiques. Nous vous proposons de les découvrir et d’analyser le sens parfois oublié de ces manifestations.
Le grand feu de Winamplanche
Le grand feu de Winamplanche a été créé en 1983, moment où l’association villageoise de Winamplanche qui se dénomme actuellement « Association villageoise de Winamplanche – Marteau » voit le jour. C’est à Anne Schmitz, Véronique Wyaime et quelques amis que l’on doit cette naissance.
Le grand feu de Winamplanche s’intègre dans le cycle des activités carnavalesques. Jean Claude Misse nous précise que la fête débute par un cortège aux flambeaux au départ du centre du village (carrefour de la route de Desnié et de la route de La Reid). Les habitants en habit carnavalesque se rendent à l’endroit où a été érigé le bûcher près du cimetière de Winamplanche. Le bûcher est constitué pour une grande part des sapins qui ont été utilisés pour garnir (très joliment d’ailleurs) le village à Noël. D’autres personnes y déposent également du combustible mais malheureusement parfois avec des matériaux polluants que les organisateurs sont obligés de retirer. Le comité édifie le bûcher qui est constitué en son centre de palettes de bois L’objectif est de faire en sorte qu’il soit le plus grand possible.
Un mannequin appelé Mathy-Loxhet, mais aussi parfois bonhomme hiver est fabriqué par les enfants à partir de paille et de vieux habits. Ce sont les enfants qui allumeront le bûcher car il est difficile de trouver des jeunes mariés chaque année. Un chapiteau chauffé installé à proximité du bûcher accueille les participants pour une soirée carnaval où les personnes sont invitées à venir déguisées. La buvette proposera des boissons à un prix démocratique (1€) et l’on pourra manger de la salade russe.
Renseignements : 0496/743227
Le grand feu de Creppe
Mme Marie-Paule Fassin, présidente de l’Amicale du Plateau, situe l’origine du grand feu de Creppe il ya une trentaine d’années quand l’Amicale du plateau et l’école de Creppe ont décidé de créer cette animation dans le village. Auparavant, elle n’a pas le souvenir d’une activité de ce genre à Creppe.
Quelques jours avant le grand feu, les habitants portent des déchets de bois, de haie mais, c’est le jour-même de la fête que les membres du comité de l’Amicale du Plateau, aidés d’habitants de Creppe, effectuent le ramassage des « rahisses », (des sapins et autres éléments en bois, branchages) en parcourant les rues du village. Il s’agit de la quête auprès des habitants que l’on rencontre dans la tradition ancienne. Les sapins de Noël ne sont pas déposés lors du ramassage par la commune et sont précieusement gardés pour alimenter le bûcher. Seuls des matériaux non polluants sont utilisés. A l’heure actuelle, le bûcher n’est plus construit autour d’un mât central et le mannequin est simplement déposé au sommet du bûcher. Le bûcher est édifié au même endroit, dans une prairie située dans le prolongement du chemin des Essarts.
Le grand feu a toujours lieu le samedi le plus proche du printemps, le 21 mars. La fête trouve donc plus sa signification dans la célébration de la fin de l’hiver et est moins liée au temps du carnaval. Pourtant, le mannequin est appelé Mathy Loxhet. Celui-ci est créé par Albert Legrand à partir d’une salopette bourrée de paille.
Les participants partent en cortège vers 19h30 depuis la salle de l’Amicale pour se rendre chemin des Essarts. Il y a une dizaine d’années, un simulacre de jugement était organisé dans la cour des anciens bâtiments de l’école. On y procédait avec les personnages costumés à la condamnation de Mathy Loxhet qui permettait de décocher quelques anecdotes satiriques sur les événements du village. Actuellement, cette animation est plus réduite. Un discours est prononcé dans lequel on reproche les méfaits de bonhomme hiver et un avocat reprend des arguments en sa faveur mais le verdict tombera toujours identique, Mathy Loxhet sera brûlé sur le bûcher.
C’est aux derniers mariés de l’année, même si parfois ils ne sont plus très jeunes (remariage) que l’on confie le soin de mettre le feu. Il arrive parfois que les enfants sont invités à mettre le feu quand il n’y a pas eu de mariage durant l’année.
Sur place, les spectateurs peuvent boire et manger des saucisses. Ensuite, les personnes retournent à la salle de l’Amicale où à lieu une soirée dansante.
Le départ de l’Amicale du Plateau se fait à 19h30, la mise à feu du bûcher vers 20h.
Renseignements : 0494/335100
Le grand feu de Spa : cortège de Mathy Loxhet
Henri George, dans « Folklore de Spa en 1935, atteste que cette tradition est très ancienne à Spa. « Une charrette circule dans le quartier et tout le monde y va d’un fagot, d’une vieille manne sans fond, d’un lot de balais usés. Il faut absolument contribuer au grand feu si vous ne voulez courir la malchance de voir « li roge gatte » passer chez vous et avoir votre maison incendiée. Le soir s’allume un feu monstre où brûle « Mathi Lohai » représenté par un mannequin et à l’entour des flammes, jeunes gens et jeunes filles (les premiers tenant leurs promises par la main) dansent de joyeuses farandoles »
Georges Renoy dans « Le grand livre de la Fête » 1980, page 31, précise que « Matî l’ohê » a été promené d’un coin à l’autre de la cité par les bons soins de la Belle Equipe, un groupe de onze gardiens de la tradition, né dans les derniers temps de la seconde guerre mondiale. Il incarne la fin des réjouissances du carême en enterrant l’os du jambon ».
La Belle Equipe
Lucien Lamby, qui anima durant de nombreuses années le grand feu, nous confirme qu’avant la guerre, dans les années 1930, le grand feu était organisé par les « Joyeux du Vieux Spa ». Le bûcher était dressé boulevard des Guérêts, dans une prairie de la ferme Blaise, aux environs de l’avenue des Aubépines.
En 1943, la Belle Equipe, qui au départ était une société de charité, prit en charge des animations carnavalesques. L’enterrement de Mathy-Loxhet avait toujours lieu le dimanche qui suit le mardi gras. La veille, les membres de la société faisaient le tour de la ville avec un camion pour ramasser les « rahisses ». A cette époque, il s’agissait de tout ce dont les gens voulaient se débarrasser et qui pouvait brûler. On ne se souciait pas d’écologie, mais il faut dire que le plastique n’avait pas encore envahi notre monde. On retrouvait de tout dans le bûcher qui était immense, nous raconte Lucien Lamby. On a brûlé des chambres à coucher complètes et il n’était pas rare que des gens viennent emporter des objets une fois le bûcher construit. En fait, cette tournée remplaçait le ramassage des encombrants que nous connaissons actuellement. En plus des deux ou trois camions bien remplis, il n’était pas rare de recevoir des habitants une enveloppe « pour le pétrole », comme disait le boucher Gaspar, un donateur habitué de la tournée.
Le bûcher était élevé le samedi après-midi dans le fond du Parc de Sept heures. Il était d’une hauteur impressionnante et il était nécessaire de monter sur la grande échelle des pompiers pour aller accrocher le mannequin.
Mathy Loxhet, énorme mannequin bourré de paille, était confectionné chez Goffin et revêtu d’un costume aux couleurs de la Belle Equipe. Il était ensuite hissé sur un char, place de l’Abattoir, d’où le départ était donné pour un tour de la ville. Il était suivi par tous les membres de la Belle Equipe (uniquement des hommes) en redingote. Arrivé dans le parc, un animateur de la Belle Equipe prononçait la rapwertroule, discours satirique avant l’allumage du bûcher. Ce discours était rédigé par l’oncle d’André Goffin et également par Lucien Lamby. Ce sont les membres de la belle Equipe qui mettaient le feu au son de la fanfare. Une année, des plaisantins avaient bouté le feu au bûcher le samedi soir. En hâte, un nouveau bûcher avait été refait en vidant les caves du casino qui étaient pleines de vieux fauteuils.
La Belle Equipe cessa ses activités en 1982 et organisa son dernier grand feu en 1981. Durant quelques années, le grand feu ne fut plus organisé et c’est en 1987 que la société folklorique « Les baladins », relança la tradition en organisant l’enterrement de Mathy Loxhet et le grand feu au boulevard des Anglais.
Ensuite et jusqu’à cette année, le Centre Culturel organise le grand feu avec plusieurs associations culturelles le deuxième dimanche qui suit le mardi gras. Le samedi, quelques membres des associations construisent une structure en bois avec un mât qui sera garnie des sapins de Noël du quartier du Vieux-Spa. Le dimanche vers 15 heures, Mathy Loxhet, juché sur un char, est promené dans la ville. Il est escorté par une fanfare suivie d’une dizaine de prêtres, de pleureuses et de personnes en habit de deuil. Vers 17h30, le cortège se rend dans le parc du temple anglican où un discours (rapwertroule) est prononcé. Il s’agit d’une satire des événements de l’année. Ce sont des jeunes mariés qui boutent le feu au bûcher.
Le grand feu de Nivezé
Les « Bacchus » organisèrent le 10 avril 2010 leur 25eme grand feu. C’est en effet les fondateurs de cette confrérie qui ont créé, en 1986, cette fête à Nivezé. Philippe Gaspar nous explique que cette confrérie est devenue, depuis 2008, l’asbl « Les Bacchus » pour des raisons administratives et parce que le comité a recentré ses activités uniquement sur le Village de Nivezé en abandonnant le caractère strictement festif d’une confrérie. Le but de l’asbl est de cultiver et de développer l’esprit villageois à Nivezé, retrouver le charme des villages d’autrefois en organisant des manifestations simples et conviviales (dont le but ultime n’est pas de faire du profit) en permettant la découverte des attraits du village, de notre magnifique région et de notre environnement particulièrement remarquable, où tous les villageois sont les bienvenus. Le grand feu n’existait pas avant cette date dans le village. La fête, nous précise M. Guermonprez est toujours organisée après le Laetare car bon nombre de participants sont également actifs dans le carnaval de Sart.
Une quinzaine de jours avant la fête, les membres du comité, aidés par des jeunes du village, commencent à édifier le bûcher à l’aide de sapins de Noël mais aussi de branches provenant du nettoyage effectué dans des sapinières. C’est deux, trois jours avant la fête que le mât de 10 à 12 mètres de haut est fixé dans le sol et que le bûcher est construit. Depuis une quinzaine d’années, le grand feu a toujours lieu dans une prairie des Basses Nivezé.
La fête commence le samedi après-midi où, avec les enfants, les Bacchus font le tour du village en petit train pour aller récolter chez les habitants des œufs, du lard, du pain qui permettront de faire des omelettes qui seront mangées après l’incinération de Mathy Loxhet. Ce dernier confectionné avec de la paille et de vieux vêtements est accroché au devant du petit train et fait un dernier tour de Nivezé. Pour fêter le 25eme anniversaire, Mathy-Loxhet a été accompagné par une fanfare. Le tour du village terminé, les ingrédients récoltés sont apportés à la salle L’Aurore, où des dames prépareront les omelettes.
Vers 19h30, munis de flambeaux, les participants se rendent alors au bûcher qui sera allumé par les derniers mariés de l’année entourés par les membres des « Bacchus » qui ont revêtu pour la circonstance le sareau, la casquette et le foulard rouge à pois blancs. Un discours est prononcé devant un public toujours très nombreux, subjugué par cet imposant feu et qui attend que Mathy Loxhet soit réduit en cendres ; Ensuite, chacun est invité à venir manger (gratuitement) l’omelette à la salle L’Aurore. La fête se termine par une soirée dansante animée par les Bacchus. Le Grand-Feu est selon ses organisateurs une animation conviviale qui permet aux nouveaux habitants de découvrir (en famille) le folklore, les gens et les animations particulièrement nombreuses dans le village.
Infos : 0497/83.10.60
Quelle est l’origine des grands feux et leur signification ?
Comme vous pouvez le constater, les grands feux constituent une animation traditionnelle importante puisque chaque village de notre commune et le centre-ville organisent cette fête. Si le Mathy Loxhet spadois est plus que centenaire, les grands feux de nos villages ont tous été créés au début des années 1980. Les fêtes traditionnelles qui avaient tendance à mourir dans les années 1970 (à la suite de la crise culturelle de mai 1968) ont repris vigueur et se sont étendues dans de nouveaux lieux. Le fait est très significatif à Spa comme ailleurs pour les grands feux.
Dans nos régions, les grands feux sont attestés dès le 17eme siècle. Le spectacle du feu qui se dévore lui-même a toujours fasciné l’Homme. Le feu est fortement chargé de symboles. Pour garder tout le pouvoir magique des flammes, l’allumage du bûcher n’a dès lors lieu qu’au coucher du soleil. Le grand feu est porteur de beaucoup de sens. Il est à la fois la célébration de la fin de l’hiver (on brûle définitivement l’hiver et le froid), un rite de purification (on brûle les saletés) et de fertilité. A Winamplanche et Spa, le feu est directement lié à la période de carnaval puisqu’il a lieu, comme le veut la tradition directement après le carnaval, normalement le dimanche suivant le mardi gras. A Winamplanche, les participants sont costumés et un bal de carnaval clôture la fête. Les animations plus tardives de Nivezé et de Creppe s’orientent vers une célébration du printemps, comme nous le signale Mme Fassin.
Mathy Loxhet
Nous constatons que dans tous les grands feux de notre commune on dénomme le mannequin « Mathy Loxhet » ou « Matî l’Ohé ». Mathieu est un prénom commun dans notre région et l’ohé signifie l’os. Il s’agit donc bien de l’enterrement d’un os. Nous voyons donc apparaître dans nos manifestations actuelles les restes d’un rite très ancien de terminaison de la fête. On enterre l’os du jambon que l’on a mangé les jours de Carnaval. Cette fête est déjà signalée le 18 février 1722 à Montegnée où l’on condamne les actions d’un groupe de personnes qui promenaient un os en se déguisant en prêtre, en chantant des psaumes, portant des croix et des pots en forme d’encensoir (voir l’article de Léon Marquet Réalités n°42 Fev1986).
Dans les 4 grands feux spadois, on promène Mathy-Loxhet en cortège pour se rendre à l’endroit où le bûcher a été élevé. A Spa, la fête a conservé un aspect folklorique plus marqué avec une parodie d’enterrement en présence de prêtres, de pleureuses. L’affiche calquée sur celle de la « Belle Equipe » se présente comme un mortuaire.
Cette tradition reste très vivante en Outremeuse le 16 août, où l’on promène un gros os en cortège dans les rues du quartier. « Une petite fanfare accompagne les prêtres, les veuves et une foule disparate de parents et amis, jusqu’à la crémation de l’os. Cette manifestation est un rituel de fin de fête comme l’était le grand feu qui marquait la fin du carnaval. On y retrouve les caractéristiques de la fête folklorique, la transgression des règles établies, le mélange du religieux et du profane, le combat de la vie et de la mort, la convivialité au-delà des âges et des catégories sociales ». (Voir Ph. Gielen :Matî l’Ohê :1980-2006, ed Vieux-Os p10-11).
Une animation communautaire
Il est assez surprenant de constater que le grand feu attire toujours une population importante. Cette participation de la communauté supposait auparavant que chacun contribue à l’élaboration du bûcher en donnant des fagots, anciens objets en bois, restes de tailles etc. C’est le tour du village où l’on récolte des « rahisses » qui est encore effectué à Creppe. A Nivezé, cette collecte prend la forme de la récolte des œufs qui permettra d’offrir une omelette à chacun après le grand feu. Comme le soulignait Philippe Gaspar, cette animation permet de souder les liens entre les habitants du village et d’intégrer les nouveaux-venus.
Auparavant, les superstitions étaient vivaces et l’on pensait que le malheur s’abattrait sur ceux qui ne donnaient pas de combustible pour le feu. Dans certains villages au 19eme siècle, une réglementation obligeait chaque ménage à apporter sa quote-part au bûcher. Une autre superstition reste vivace, si Mathy-Loxhet ne brûlait pas, on craignait que le feu ne ravage une maison du village. Nous avons encore entendu ce genre de réflexion il y a quelques années.
L’allumage du feu par les jeunes mariés
A Spa, Creppe, Nivezé et Winamplanche, les organisateurs font appel aux derniers mariés de l’année pour mettre le feu au bûcher. Quand ceux-ci font défaut, ce sont les enfants ou les organisateurs qui les remplacent. On note aussi que le remariage étant plus fréquent, les « jeunes » mariés sont parfois plus âgés. Dans la vie rurale ancienne, il s’agissait d’un rite de passage. Les jeunes mariés passaient à cette occasion du statut de jeunes au statut d’adultes reconnus comme membres de la communauté.
Ils symbolisent également la vie, l’avenir. On compte sur eux pour apporter la prospérité à la communauté, le grand feu était une pratique quasi magique dont l’objectif était d’assurer une bonne récolte permettant de faire face aux famines et la fécondité des couples permettant de garantir à la communauté une descendance indispensable pour le développement du village. Notons que les cendres étaient précieusement récoltées et épandues comme engrais dans le champ, parfois elles étaient vendues.
La condamnation, le discours
La condamnation de Mathy Loxhet est lue avant son exécution. Il s’agit de rappeler les méfaits de l’hiver. Le discours peut prendre des formes plus complexes. A Creppe, actuellement un juge, un garde- champêtre, un curé font partie du tribunal qui condamne Mathy-Loxhet. Il y a une dizaine d’années, ce tribunal était organisé dans la cour de l’école sous la forme d’une pièce qui permettait de se moquer des petits problèmes survenus à certains habitants du village.
Au 19eme siècle, dans certaines communes, on effectuait un simulacre d’exécution d’un jeune homme. On le revêtait de paille et de foin et on le conduisait sur la place où un tribunal le jugeait et le condamnait à mort. On tirait sur lui avec des balles à blanc.
A Spa, les organisateurs lisent la « rapwertroule ». Comme son nom l’indique, il s’agit de racuspoter, de se moquer (gentiment) des personnalités et des membres de la communauté spadoise, à qui il est arrivé des événements qui peuvent être tournés en dérision. Les grands problèmes de la communauté spadoise sont souvent évoqués. Cette activité s’inscrit dans les règles de la tradition carnavalesque où la communauté accepte une période d’inversion des valeurs et donc « d’irrespect », notamment à l’égard des diverses autorités. On retrouve cette forme d’animation folklorique dans d’autres localités (les rôles à Malmedy, Jalhay, les affiches humoristiques de Stavelot, Francorchamps).
En conclusion, on constate donc que les grands feux de la commune de Spa ont traversé les siècles et qu’ils recèlent encore des éléments fondamentaux des origines qui en font leur attrait. Ils permettent le rassemblement de la communauté dans une activité simple, la célébration de la vie par la présence des jeunes mariés, l’inscription dans le rythme des saisons et de la nature, la domestication de ce feu si attrayant et si dangereux, un petit moment en dehors du temps qui, par la dérision, permet de rappeler les valeurs essentielles.
Pol Jehin