Voici quelques renseignements sur les Pouhons de Malmedy.

Comme le dit Monsieur Lepièce dans son article, la notoriété des Pouhons de Malmedy était en effet réelle et cela jusqu’au début du siècle dernier. Pour preuve, la légende de la carte postale illustrant la couverture du livre de Raymond Jacob intitulé « Malmedy Jadis » paru en 1996, qui invite à visiter Malmedy, ses Pouhons, sa Fagne et son Barrage. Ce livre nous apprend également que l’eau du Pouhon des Iles a été commercialisée jusqu’en 1955.

Dans son étude, écrite en 1979, intitulée « Histoire et commerce des eaux de Chevron au 18e siècle », Léon Maurice Crismer indique que les eaux minérales de l’Ardenne belge se répartissent en trois aires (Spa, Chevron et Stavelot-Malmedy) et jaillissent en une quarantaine de sources. Beaucoup de ces sources étaient déjà connues au 16e siècle et répertoriées par Gilbert Lymborch, médecin liégeois renommé à l’époque. Aux 17e et 18e siècles, les principales sources de l’aire Stavelot-Malmedy étaient :

• Le Pouhon des Iles ou de Saint Roch ou de Malmedy.
• Le Pouhon de Géromont ou de Waimes
• La fontaine de Ruy (dans la vallée du Roannay)
• Le Pouhon de Blanchimont, près de Francorchamps
• Le Saint-Remacle ou Pouhon de Stavelot

Un autre ouvrage, intitulé « Manuel des voyageurs sur le Rhin … » écrit au début du 19e siècle par Aloyse Schreiber, donne les noms et situe les quatre sources principales d’eaux minérales de Malmedy :

• Le Pouhon de Géromont, à un quart de lieue de la ville, près du village de Géromont, contre la pente d’un rocher et non loin de la chaussée qui conduit de Malmedy à Aix-la-Chapelle.
• Le Pouhon des îles, près de Malmedy, au pied d’une chaîne de montagnes qui avance vers Stavelot ; on traverse le pont dit Warche-Brücke d’où l’on jouit d’une belle vue sur la vallée de Stavelot.
• Le Pouhon des Cuves, trois sources situées à trois quart de lieue et au nord-est de Malmedy. Il faut d’abord rejoindre le village de Bevercé puis gagner par des sentiers impraticables un torrent ; c’est là que ces trois sources prennent leur naissance, l’une près de l’autre.
• Le Pouhon de Laveaux, près de la ville, vers l’ouest.

Cet ouvrage nous apprend également que : – « Ces sources d’eaux minérales, quoique avantageusement connues et analysées depuis 200 ans, ne furent que peu fréquentées faute d’établissements convenables. – Les qualités physiques des eaux sont les mêmes que celles de Spaa. La comparaison de ces eaux a fait valoir que celles de Malmedy ne cèdent en rien aux eaux de Spaa ».

Le docteur Achille Poskin, un spécialiste des eaux minérales, médecin consultant aux eaux de Spa, cite dans sa nomenclature intitulée « Les sources minérales de Belgique », parue en 1888, cinq fontaines minérales se trouvant autour de Malmedy :

• La fontaine de Hatze (de Hasse, près de Francorchamps)
• La fontaine del Val (Pouhon des Cuves)
• La fontaine des Iles
• La fontaine du Pouhon de Weime (de Géromont)
• La fontaine de Blanchimont (près de Francorchamps)

Un autre pouhon, issu d’un captage réalisé en 1934, se trouve dans la région de Malmedy, c’est le Pouhon de Bernister, il sourd le long du ruisseau dénommé l’Eau rouge, au niveau du viaduc autoroutier de l’Eau Rouge.

Jean Lecampinaire