Naissance du football en 1863 à Spa ?

En 2012, suite à des recherches nécessaires à la rédaction d’un livre sur les 120 ans du FC Liégeois (RFC Liégeois 120 ans de football européen), Louis Maraite avait fait une découverte inattendue. Un club de football aurait été créé en 1863 à Spa, ce qui serait le premier club belge et peut-être le plus vieux du monde ! Mais c’est Bruno Dubois président du club Centenaire qui a compilé les archives de l’Union belge de football, qui a trouvé un parchemin qu’un baron écossais avait écrit à Spa cette année. Alors que la fédération anglaise a été fondée en novembre 1863, un club spadois de football aurait donc été créé avant les clubs anglais !

Un courrier était envoyé par Bruno Dubois aux Musées de la ville d’eaux. Marie-Christine Schyns conservatrice proposait une recherche et une entrevue avec Paul Mathy entérinait un accord pour l’anniversaire du club spadois. J’ai donc cherché dans les archives du Fonds Body s’il y avait une trace du passage de ce baron écossais.

Voici d’abord une copie du manuscrit (ce qui est entre parenthèses a été ajouté après recherches).

« IN PEDE VIS ET VIRTUS » (Dans le pied, la force et la vertu).
« FOOT BALL CLUBSPAPATRON Sir E(dward) Hunter Blair, Bart 1863 PATRONESSES Miss Hunter Blair – Miss Alice Hunter Blair – Miss Esther C(onstance) Fairlie– Miss A(lice) A(nne) Fairlie MEMBERS – Lt Colonel (James Ogilvy) Fairlie– Charles Strong Esq – J(ames) O(gilvy) R(eginald) Fairlie Esq – D(avid) Hunter Blair Esq. – J(ohn) Hunter Blair Esq. – Bart H(enri) J(ames) Fairlie Esq – R.N. Fairlie Esq. – F.A. Fairlie Esq. – E(adward) Hunter Blair esq. TREASURER SECRETARY Miss (Anne Elizabeth MAC Leod l’épouse )Fairlie – W.F. Fairlie Esq. The football Club Spa, in Belgium was where the 4th Bart and family went to economise in the 1860’s”

(Bart = baron ; Esq =écuyer utilisé après le nom comme un titre de respect pour indiquer une famille de haut rang social)

En résumé, un baron écossais en villégiature à Spa pour vivre économiquement ( ?), crée un club de foot-ball en 1863 dont les membres du club sont tous issus de son clan ainsi que d’une autre famille alliée, tous du comté d’Ayrshire en Ecosse.
Sir Edward Hunter Blair est le 4e baron de la lignée. Il était gentilhomme, juge de paix, lieutenant de la Royal Navy, né en 1818 et décédé en 1896. Le 8e et le dernier baron de cette famille s’est éteint en 2006 en Ecosse. Les autres personnes citées ci-dessus sont : son épouse, ses fils (David, James et Edward) et une de ses filles (Alice) ainsi que le clan Fairlie composé de 9 personnes. Le couple Edward Hunter Blair – Elizabeth Wauchope a eu 13 enfants dont une fille est née le 16 septembre 1863 à Spa (inconnue dans l’état-civil spadois). Il s’agit vraisemblablement d’Helen Constance Hunter Blair décédée en 1886.

Charles Strong

Charles Strong

Dans la même liste, Charles Strong (voir dessin ci-contre) né en 1844 à Ayrshire et décédé en 1942 à 97 ans, père de cinq fils et de deux filles, était le fils du révérend David STRONG. Il a été ordonné révérend en 1867 et a été Premier Ministre de la Old West Kirk et plus tard Ministre des églises écossaises à Melbourne en 1875.

Du côté Fairlie, il y a le père colonel James Ogilvy Fairlie né en 1815 et décédé en décembre 1870, son épouse et leurs enfants dont : le baron Henri James Fairlie 22 ans, Isabella Catherine 20 ans, James Ogilvy Réginald 9 ans et David Oswald 10 ans en 1863. Je n’ai pas trouvé les âges des autres.

Nous avons donc deux familles de la noblesse écossaise qui s’installent à Spa, accompagnées du jeune futur révérend Stong. Le mariage des parents Hunter Blair date de 1850 et David, James, Edward ont respectivement : 10 ans, 9 ans, 5 ans. Les Alice, Dorothée, Helen sont connues par leurs dates de décès mais n’étaient pas adultes en 1863. Strong était donc le précepteur de jeunes enfants écossais. Tous les « members » de la liste sont des garçons ou des hommes. Les vices présidentes et la trésorière sont des femmes adultes. W.F.Fairlie est secrétaire et sans doute homme adulte.

Dans le registre des étrangers à Spa de l’année 1863 à la page 12 (9 mai 1863) consulté au Fonds Body, j’ai pu lire : « Sir Edward Hunter BLAIR baronnet, famille et suite Ecosse 16 personnes » au 303 de la rue Sauvenière. Seize personnes comme exactement le nombre de personnes citées dans la composition du comité du club. Mais seize nobles si la suite n’est pas reprise dans le nombre.
Depuis 1861, les Filles de la Croix de Spa avaient ouvert un pensionnat payant pour les enfants de familles aisées. Les premiers enfants accueillis étaient allemands et anglophones. Les garçons ne devaient pas être adolescents tandis que les filles étaient accueillies jusqu’à 18 ans. Il est possible que les enfants aient été hébergés chez les Filles de la Croix pour la saison 1863.

« 303 rue Sauvenière » n’est pas l’adresse d’un hôtel mais celle de Guillaume Midrez décédé en 1869 époux de Marguerite Leloup, qui loue vraisemblablement toute sa maison. La rue Sauvenière commençait à cette époque devant l’église de Spa et finissait sans doute à la source de la Sauvenière. Ce numéro est étonnant mais tout à fait normal à l’époque car l’administration communale donnait un n° aux maisons mais seulement pour les situer dans les registres de population.

En novembre de la même année, ce sont les mêmes 14 personnes qui s’installent dans l’hôtel de Rivoli rue Sauvenière. C’est maintenant le Lt Colonel Fairlie qui signe le registre. Deux personnes manquent à l’appel, vraisemblablement Sir Edward Hunter et son épouse qui se repose en Ecosse après l’accouchement du 16 septembre. En mai 1864, soit la saison estivale suivante, James Ogilvy Fairlie, rentier écossais, déjà cité, s’installe avec sa famille et sa suite, dans la villa de Singapore, rue Chelui avec 14 personnes. C’est lui qui était dans l’équipe de la Harrow School en 1873-74. Ces familles sont donc des habituées de la ville thermale, apprécient le séjour et logent dans le même coin spadois.

Le terme « Spa » est entré dans le langage des Britanniques depuis le XVIIIe siècle bien avant l’arrivée de ces écossais. Si un SPA est habituellement un « bain de cure », ces écossais, par respect pour la ville mondaine qu’est Spa, créent un club de foot dont l’intitulé s’est appelé FOOT BALL CLUB de SPA ! Mais ce club a existé pour se former et jouer en Ecosse !

Mais pourquoi un tel « comité » composé d’adultes, d’enfants, de misses et d’un jeune révérend s’est-il créé pour fonder un club de football dont les règles précises n’existent pas encore ? Les plus éveillés diront : 16 personnes = 11 joueurs (ses) et cinq réserves sur le banc pour une équipe familiale mixte ! Je dois bien être sincère avec le lecteur, je n’ai pas trouvé une raison précise de la création d’un tel club…mais quelques explications supplémentaires mériteraient d’être lues sur la création du football britannique et du club actuel de Spa. Ces explications sont sans doute liées à la création du document cité ci-dessus. (Fin du 1er chapitre)

Références : Musées de la ville d’eaux Fonds Body – Google Books – Archives communales de Spa – Courrier Bruno Dubois et Louis Maraitre.

Jean-Luc Seret mars 2014.


Le FOOT BALLSPA EST-IL LE PREMIER CLUB DU MONDE ?

Presque toutes les fédérations nationales de football précisent que leurs clubs ont été créés par la présence d’étudiants britanniques (anglais, écossais, gallois…irlandais). La création des clubs du Standard de Liège, du Royal F.C.Liegeois et du F.C.Spa…ont été encouragés à la base par des étudiants britanniques.

Mais en 1863, quel football jouait-on ? Ce qui allait devenir ce sport était appelé la «soûle médiévale» en France, le «calcio florentin» en Italie et le « folk football » pour les britanniques, mais dans la pratique ceux-ci lui donnaient un nom plus local en écossais, en gallois, en irlandais etc et pas toujours avec des règles très précises. A Lîdje, cèsereu «tchouk li bal»….
Mais les premiers à se fédéraliser ont été les Ecossais avec les Anglais. Ce sont d’ailleurs les doyennes des équipes nationales de football. Le premier match international du monde s’est déroulé à Glasgow en Ecosse dans le stade Hamilton Crescent le 30 novembre 1872 entre ces deux nations qui s’est soldé par un match nul et vierge. Mais le but principal restait toujours de déposer un objet dans un endroit précis avec la force et la brutalité qui étaient la norme (Pierre des Couperdus avait dit : l’important est d’anticiper !).

Jusque environ 1900, les règles des sports n’étaient pas encore très précises et les championnats étaient inexistants. On jouait à la balle en organisant des matches amicaux entre villes proches ou éloignées, entre hautes écoles universitaires, entre groupes professionnels mais rarement devant une foule béate d’admiration. Et en 1863 à 1890, rien ne ressemblait vraiment à ce que nous connaissons aujourd’hui. Les règles du rugby et du football se confondaient avant 1890. Dans le « Mémorial de Spa » du 4 août 1912, on pouvait y lire : JEUX de plein air. Le public s’intéressant de plus en plus aux différents sports en honneur aujourd’hui, nous donnons ici-bas les règles du Foot-Ball. Ce jeu se joue sur un terrain gazonné de 160 mètres de long et de 70 de large. Les buts sont indiqués par deux poteaux de 3 à 4 mètres de hauteur, reliés à leurs extrémités par une corde tendue et placés à cinq mètres de distance l’un de l’autre. Mais toutes ces règles sont celles du rugby ou du football américain et même australien. Ce qui veut dire que même les noms de sports ne sont pas encore bien définis. On jouait sans doute à Spa avant la grande guerre au «football anglais» pour le différencier d’une autre discipline.


Sur Google Books, je trouve un extrait particulier ! Dans Encyclopedia of Traditional British Rural Sports édité en 2005 à Londres, page 120: “ the first known Scottish football club abroad is know from a manuscrit membership list of 1863. It was formed almost entirely of the sons of two Ayrshire landed families the HUNTER BLAIRS and the FAIRLIES, who had gone to Spa in Belgium to live economically. The boys were educated respectively at Glenalmond and Harrow and must have played something, closer to the Fastern’sE’en game than to any modern sport”

La traduction serait : «grâce à une liste de membres d’un club, le premier club écossais de football a été formé à l’étranger presqu’entièrement à Spa en Belgique par les fils de deux familles écossaisses, les Hunter Blair et les Fairlies. Ces garçons étaient éduqués à Glenalmond et Harrow et devaient jouer plutôt à ce qui ressemblait encore au Fastern’sE’en» (Fastern’sE’en = le sport de ballon à la mode en écossais). L’origine du document est la même que le sujet traité dans ce texte.

Ce qui est particulier aussi, c’est de lire dans le document : « to live economically »…La légende des «écossais près de ses sous» ne serait donc pas qu’une légende. Ils venaient vivre à Spa pendant la moitié de l’année de manière « économique » et les enfants les plus jeunes étaient peut-être confiés aux bons soins des « bonnes sœurs » de la rue Albin Body afin de ne pas payer l’hôtel !

Donc les Britanniques pensent aussi que la première trace d’un club écossais de football aurait une origine spadoise. La Fédération anglaise de football est créée en novembre 1863. Charles Alcock, le premier secrétaire de la toute nouvelle Football Association anglaise, se souvenait d’un match qui s’était déroulé à Harrow où ont joué les fils Hunter Blair et Fairlie.

Le premier et le plus grand joueur britannique connu est écossais. Archibald Hunter dit Archie est né en 1859 dans le comté d’Ayrshire comme les deux familles Hunter Blair et Fairlie de la liste de 1863. Il commence sa carrière en Ecosse avant 1878 avant d’être embrigadé par le club anglais d’Aston Villa. Après 12 années de gloire, Archie Hunter meurt sur le terrain à 35 ans d’un arrêt cardiaque.


Avant Ayrshire, le collège Harrow et les Ecossais…on revient à Spa en 1863 où deux familles ont créé le premier club de foot du monde ! Un monument du football ne devrait-il pas être érigé à Spa à la mémoire de tous les footballeurs ! (vous pouvez relire le texte avec la musique du Grand Jojo : les Diables Rouges au Brésil !). En conclusion, le document cité est le premier au monde connu qui donnera un statut à la fédération écossaise d’un jeu de ballon appelé plus tard le football. Ses membres et la première vedette de football sont tous issus du comté d’Ayrshire.

Références : Musées de la ville d’eaux – Google Books – Texte de Bruno Dubois et Louis Maraite.

Jean-Luc Seret


Le site officiel du club donne l’année 1899 comme point de départ puisque c’est le 5 avril 1899 que fut admis le club dans l’Union Royale belge (URBSFA). Mais le matricule du club actuel (n°60) fut donné en 1914 avant une relecture des matricules en 1926. Une petite explication s’impose quant à l’attribution des matricules en Belgique. Ils ont été donnés définitivement en 1926, soit une trentaine d’années après la création de l’UBSSA – Union Belge des Sociétés de Sports Athlétiques – ancêtre de l’URBSFA actuelle appelée l’Union belge. Les premiers matricules ont essentiellement récompensé en 1926 les clubs fondateurs de l’UBSSA. On connaît l’Antwerp (1880 n°n°1), le FCLiégeois (1892 n°4), Verviers FC (1896 n°8), Dolhain FC (1898 n°9), Standard de Liège (1898 n°16), RAF Franchimontois (1901 n°14). Cette sélection a été décriée par la suite car elle ne reposait pas sur des dates historiques. Par exemple, la Gantoise était une Association Athlétique fondée en 1864.

A Spa, il y avait le Spa Football Club (1897) mais aussi le Red Star de Spa (1904), le Spa Olympique (1905) qui fusionna avec le Racing Club de Spa, le Rowning Club de Spa admis en 1905 et démissionnaire en 1906, le Sports de SPA (1905) et le Club Sportif spadois (1907), le Vieux Spa vers 1937, mais l’actuel RFC SPA est de 1914, date de l’affiliation et qui existait depuis 1912.
Avant 1914, les clubs se créaient selon les affinités politique, religieuse ou professionnelle ou encore simplement pour participer à la grande révolution sportive.

Le match du Foot Ball Club Liégeois contre le LEOPOLD Club de Bruxelles s’était joué en octobre 1895 à Spa dans l’enceinte du vélodrome ou du terrain actuel, rue de la Géronstère. (lire Mémorial de Spa du 4 octobre 1896 – l’article cite le prix d’entrée : 2 fr,1 fr et 50 centimes – sans doute les prix pour les adultes, militaires et enfants). Ce match amical a donné sans doute l’impulsion sportive qui manquait aux plus fervents et admirateurs du ballon rond.

Pourquoi 11 joueurs contre 11 joueurs sur le terrain ? L’histoire dit que dans les collèges anglais, les dortoirs se composaient de dix chambres individuelles plus celle du surveillant ou gardien. Les matches entre dortoirs auraient donné le nombre de joueurs sur le terrain. Les couleurs actuelles du club sont le bleu et le noir. Elles sont originaires de Bruges car le premier président d’honneur était d’origine brugeoise.

L’équipe de football de 1895. Marcel LEBOUTTE se trouve debout, au milieu du dernier rang, entre deux autres jeunes joueurs ; il fut pharmacien à Spa et radiologue, né à Spa le 10 mai 1879, décédé accidentellement à La Gleize le 6 décembre 1976, célibataire. à (l’extrême) droite,  c’est le père de Marcel Leboutte, à savoir Jean Henri LEBOUTTE, qui était pharmacien à Spa, Président de la Société « Spa-Attractions », Membre de la Commission des Sites, Trésorier du Conseil de  Fabrique de l’Eglise de Spa,  né à Theux le 28 mai 1851, décédé accidentellement à Spa (sur la route du Lac de Warfaaz) le 14  septembre 1921 ; il épousa à Spa le 9 mai 1878  Edith Victoire Lambertine Gérardine LEZAACK  née à Spa le 18 août 1853,  y décédée  le 9 février 1935.

L’équipe de football de 1895. Marcel LEBOUTTE se trouve debout, au milieu du dernier rang, entre deux autres jeunes joueurs ; il fut pharmacien à Spa et radiologue, né à Spa le 10 mai 1879, décédé accidentellement à La Gleize le 6 décembre 1976, célibataire. à (l’extrême) droite, c’est le père de Marcel Leboutte, à savoir Jean Henri LEBOUTTE, qui était pharmacien à Spa, Président de la Société « Spa-Attractions », Membre de la Commission des Sites, Trésorier du Conseil de Fabrique de l’Eglise de Spa, né à Theux le 28 mai 1851, décédé accidentellement à Spa (sur la route du Lac de Warfaaz) le 14 septembre 1921 ; il épousa à Spa le 9 mai 1878 Edith Victoire Lambertine Gérardine LEZAACK née à Spa le 18 août 1853, y décédée le 9 février 1935.


En 1899, Marcel Leboutte est le premier président du Football Club de Spa, membre fondateur du Comité provincial en 1902 et vice-président en 1914 pour le nouveau matricule. Mais déjà en 1897, un groupe de jeunes Spadois, presque tous étudiants, forme une première équipe qui se réunissait à l’Hôtel de Cologne (aujourd’hui disparu, av. du Marteau n°45, à l’angle de la rue Hanster et de l’avenue Reine Astrid. Cet hôtel est devenu l’Hôtel des Colonies après la première guerre mondiale). Marcel Leboutte est président, Edmond Massardo secrétaire et Louis Servais trésorier.

Ils ont joué football sur le Rond-Point du Parc des 7 heures mais chassés par la police, ils se retrouvaient aussi chemin de La Reid près des terrains de tennis, avenue du Marteau, à Spaloumont, au chemin de la Platte, boulevard Rener et finalement ils sont admis au Champ des Sports de la Géronstère. Les premiers matches, principalement amicaux, se jouaient contre les villes voisines : Theux, Verviers ou Dolhain. Le rôle de l’arbitre n’était pas enviable. La technique de jeu était personnelle. Le joueur essayait de traverser tout le terrain et de tirer le plus fort possible vers le but adverse. Le capitaine était un dur, un qui « a de la moustache » et beaucoup de physique.

Marcel Leboutte mériterait un article à lui tout seul (lire le 4e et dernier chapitre). Selon l’histoire, les frères O’Connor irlandais ont initié les jeunes Spadois en 1897. Ces deux frères sont inconnus des registres spadois, mais probablement étudiants à Liège invités par Marcel Leboutte. Il s’agissait de connaître les rudiments du foot anglais, des règles et surtout les mots adaptés. On pouvait entendre: match, off-side, half-time, goal-keeper, backs, halfs et forwards. Edmond Maurice Massardo avait 21 ans né à Spa, fils d’une famille de personnel d’hôtel et d’artistes peintres. Il habitait avenue du Marteau. Louis Remacle Servais avait 19 ans né à Spa fils de Jacques commissionnaire public et de Thérèse Dessy. La famille habitait place de l’Abattoir.

Les membres étaient :

Louis Pottier 16 ans, né à Spa fils de Léon et de Louise Nizet.

Louis Pinget, 19 ans, né à Hertain, fils de Victor, receveur des contributions. Il se marie en 1905 à Spa avec la Spadoise Anaïse Misson. Ils habitaient rue de Barisart.

Edouard Albert, tailleur d’habits né à Spa avait 22 ans, fils de Victor cabaretier et Jeanne Sody repasseuse. La famille habitait rue de Barisart. Les deux frères d’Edouard, Marcel et Ernest tous deux volontaires de guerre se sont battus en 1914 et disparaîtront dans les boues de Flandres en 1917 et 1914 (voir monument aux morts). En 1914, Edouard Albert est devenu le premier président du club nouvellement affilié. Edmond Leboutte, né à Spa en 1882 (15 ans) étudiant frère de Marcel le pharmacien.

Félix Duvivier, maître d’hôtel à l’hôtel de Laeken (coin des rues Servais et Léopold, aujourd’hui immeuble à appartements), avait 26 ans, né à Spa, fils de Pierre hôtelier et de Marguerite Bompy française. Félix quitte Spa en 1901 pour Bruxelles place de la Bourse.

Henri Hadelin Bodson, âgé de 20 ans, né à Awan Aywaille, fils de Philippe et de Cécile Gathy.

Lucien Nemry, étudiant en pharmacie, né en 1874 à Dinant fils d’Alphonse commissaire de police de Spa et de Marie Dinant. Il est pharmacien en 1903 quand il se marie avec Marie Bodson, sœur d’Henri Hadelin et avait quitté Spa pour Soheit-Tinlot en 1901. Son frère, Léon Nemry avait 15 ans, il est devenu vice-consul de Belgique à Téhéran. Il se marie à Spa, en 1912, à 30 ans, avec Louise Thenen. C’était un sportif « toutes catégories », plusieurs fois sur le podium aux épreuves nationales d’athlétisme. Maxime Nemry est sans doute le frère de Léon et de Lucien. La famille Nemry habitait avenue du Marteau.

Léon Lambrette, apprenti tailleur, né à Spa 20 ans, fils d’Antoine journalier et de Thérèse Xhaet de Sart.

Rodolphe Hansen, né à Spa, 14 ans, fils de Louis architecte et d’Adélaïde Dans de Liège.

Fernand Jean né à Spa 21 ans fils d’Amédée Français et d’Angélique Jehin repasseuse née à Spa.

Gustave Misson tailleur d’habits né à Spa, 19 ans, fils d’Alfred tanneur et d’Augustine Fassart. La famille habitait rue Rogier. Gustave quitte Spa pour Ixelles en décembre 1897.

Pour Théo Lagarde et François Didelot je n’ai pas encore trouvé d’infos. (à suivre)

Sources : (Fonds Body : fardes Spailier sur le football -Registres de l’état-civil de Spa)

Jean-Luc Seret


Commentaire

Naissance du football en 1863 à Spa ? — 2 commentaires

  1. Bonjour. Mon arriere arriere grand père habitait Spa, se nommait Louis Servais et avait 19 ans à l époque de la photo de l équipe. Il est devenu chef d école et habitait ensuite rue du Wauxhall. Je pense qu il s agit de lui sur cette photo. Je possède d autres documents et j aimerais en savoir plus le concernant ainsi que nos ancêtres.
    Merci d avance
    Dominique Servais

  2. My great grandfather worked at the Blairquhan castle up until the time that the Hunter Blair family left for Spa in 1863. He stated that the reason they left Blairquhan to go to Spa was the fact that with several daughters, they needed to save money for the dowry. So, when I see the quote « to live economically » I believe this is the reason. My Grandfather voyaged to the United States in 1863 and survived the shipwreck of the Anglo Saxon on his journey.

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