Promenade proposée par Christian Guilleaume
Amis promeneurs, marcher est bien la chose la plus simple du monde ; celle qui permet d’échapper pour un temps, aux servitudes de notre civilisation mécanisée. Ces promenades vous permettront d’aller à la rencontre de notre patrimoine local et de découvrir les richesses de son environnement naturel.
Quelques précautions avant ou pendant la balade :
- Tenez compte des arrêts pour évaluer la durée totale de la sortie.
- Equipez-vous correctement : bonnes chaussures (imperméables en cas de sol détrempé ou de terrain humide), vêtements adaptés au temps, boisson, fruit … )
- Suivez les chemins ou les sentiers ; couper à travers bois est interdit ! Cela perturbe la faune et endommage la végétation.
- Ne cueillez pas des fleurs ; mieux vaut se contenter de les admirer.
- Dans les réserves naturelles, toute cueillette est interdite.
- Respectez les affichages apposés par la Région Wallonne en période de chasse ou dans les zones de conservation.
DÉPART : à l’Office du Tourisme de Spa, Place Royale.
LONGUEUR : 6,5 km.
DURÉE : 3 heures
DIFFICULTÉ : moyenne; chemin empierrés et sentiers.
INTÉRET : géologie, forêt (conifères et feuillus), histoire régionale et paysages.
Quitter le Parc par l’escalier qui démarre à gauche de l’ancien « Palace ». (1)
A droite, en montant, une faille met en contact 2 étages du Cambrien (ces 2 étages sont parallèles, plissés de la même manière) :
- le Revinien à gauche, phyllades noirs et quartzophyllades;
- le Salmien inférieur à droite, couches alternatives de psammite pailleté et de quartzophyllade gris-vert.
Prendre la promenade G. Borkmans, à gauche. (2)
Sur votre droite, une excavation dans le talus : il s’agit d’une intrusion d’eurite, roche éruptive, peu solide, de teinte blanc-jaunâtre. Elle est formée d’une pâte microgranitique, riche en quartz, avec des cristaux de feldspath (silicate d’aluminium).
Redescendre par la promenade de Grunne vers le Parc. (3)
Le pavillon et le monument de pierre furent placés à l’initiative du comte de Grumme, général autrichien, qui voulait ainsi commémorer la naissance de son fils, naissance intervenue après une promenade nocturne à cet endroit , le champignon était un symbole de fécondité, à cause de son mode de reproduction, inconnu à cette époque.
Traverser la route au bout du Parc et emprunter la promenade des Français.
La forêt observée sur le versant nord de la vallée est une chênaie à chêne sessile. Cette espèce a été favorisée au détriment du hêtre sous l’influence de l’exploitation intensive de la forêt. On y trouve, outre le chêne et le hêtre, des espèces croissant à la lumière et aimant un sol riche (bas de pente) : bouleau, chèvrefeuille, houx, noisetier, charme érable.
Prendre à droite le sentier des Cailloux. (4)
A mi-côte, un dépôt de rochers est visible. Il s’agit de poudingues (comme du pudding), roches sédimentaires formées en bordure d’un rivage marin (dépôt caillouteux au pied des falaises, cimenté par une pâte siliceuse).
Au sommet, tourner à gauche dans la promenade Reickem. (5)
Poursuivre vers le Pavillon F. Bemard, poête mort à Spa en 1903.
Une bonne occasion d’observer le paysage : l’agglomération est orientée est-ouest, dans le même sens que la vallée. Le versant nord (où vous êtes) est abrupt, tandis que l’autre est en pente douce. Pourquoi ? Pendant les périodes périglaciaires, le sol de surface, dégelé, a coulé sur le sol gelé en profondeur. Le versant sud est constitué de roches plus tendres et a subi un dégel plus lent, il a poussé la rivière contre le versant nord, qui plus vite réchauffé et dégelé, a été sapé par l’érosion et s’est redressé.
Continuer sur la promenade Reickem jusqu’au virage. (6)
Le chemin est fréquenté depuis longtemps. Le sol de ses abords s’est enrichi en azote, ce qui a permis l’installation d’une flore particulière.
A observer : la benoîte commune (fleurs jaunes) ; déterrer une racine et la gratter au canif : odeur de girofle ; jadis utilisée pour parfumer la bière. Plante médicinale : fait transpirer, combat la fièvre et cicatrise.
Descendre les lacets jusqu’au dernier virage. (7) (8)
L’affleurement rocheux de droite est constitué de schistes du Dévonien inférieur (étage gedinnien). Ces schistes présentent des trous et des fissures car ils contiennent des nodules calcaires, dont certains ont été dissous par les eaux acides de ruissellement.
Dans le virage, imposant séquoia géant. Les aiguilles sont courtes et à odeur d’anis; l’écorce est souple et fibreuse. Originaire de Californie.
Prendre à droite et monter vers le belvédère M. Renard.
L’association forestière présente ici est liée au versant escarpé et rocheux, sec et bien exposé. C’est une chênaie à alisier. Ce type de forêt est de plus en plus rare car peu productif. Cette station-refuge pour des espèces de milieu sec et chaud mériterait une protection spéciale.
Au sommet, observation du paysage : au pied le Wayai et le hameau de Marteau; plus loin, Winamplanche, puis Desnié et les hauteurs de Bronromme. Derrière le pavillon, le val du Broxou (attention aux chutes). (10)
Sur les rochers siliceux, pousse une fougère : le polypode vulgaire. On peut aussi observer ici la luzule blanche, graminée à feuille large et à fleur blanche. C’est une espèce montagnarde qu’on ne trouve pas plus bas.
Rejoindre Reickem et tourner à gauche. Longer le vallon et virer à droite. Dans l’anse du chemin, une fosse est le témoin de l’extraction de la roche : c’est un conglomérat à petits grains de quartz; roche dure qui a servi pour les bordures de la route.
Rejoindre la promenade Delvaux et l’emprunter.
Au début du chemin, d’abord une hêtraie: futaie plantée en 1910 pour renouveler les taillis qui avaient remplacé la hêtraie naturelle.
Suivre à présent la promenade des Orimièles jusqu’au sentier du Paradis.
Orimièles = loriots en wallon. Observer les plantations de résineux. (11)
Les conifères présents ici ont été introduits. Les sapins portent des cônes qui se désagrègent sur l’arbre. Les épicéas et le douglas perdent leurs cônes. Observer le bout des aiguilles et leur disposition sur le rameau.
Prendre le sentier du Paradis, couper Reickem et descendre par le sentier Lolo (un peu sur votre droite).
En bas, la fontaine aux Yeux est dans un bien triste état. En face, dans le talus qui borde la route, une glacière est en voie de restauration.