L’Administration communale de SPA donna, en janvier 1939, le nom de « Promenade André Guillaume » à la route reliant Creppe à la route de la Géronstère.
André Guillaume naquit à SPA en 1862. Au sortir de l’école moyenne, il acquit les notions de latin nécessaires à la fondation de Sclessin et fut admis en 1878, à l’âge de 16 ans, à suivre les cours de l’université de Liège. A l’âge de 19 ans et avec la plus grande distinction, il termina ses études pharmaceutiques. Il fut lauréat du concours universitaire entre les quatre universités du pays et suivit de 1882 à 1884 les cours de l’université de Bonn. De retour à SPA, André Guillaume, élu comme conseiller communal, fut nommé échevin en 1887.
Il continua ses fonctions jusqu’en 1904 avec les bourgmestres Lezaack, Lousberg, et de Damseaux. A son arrivée au pouvoir, SPA ne possédait ni égouts ni eau potable. Il réalisa le réseau des égouts avec la création du lac de Warfaaz. Le jeune échevin dota sa ville d’une distribution d’eau qui, à l’époque, répondait à tous les progrès de la vie moderne. Plus tard, ce fut grâce à sa ténacité et à son esprit d’initiative que l’hôtel d’Orange, légué par Madame Muller, fut exploité par la ville, rapportant jusqu’à 60.000 franc par an. L’orphelinat, dès lors, put être fondé avec des ressources suffisantes. Pendant la guerre 1914-1918, la rareté des produits pharmaceutiques se faisant sentir, l’ancien échevin mit en vogue le commerce de l’écorce de frangule procurant ainsi un supplément de ressources à de nombreux citoyens. La frangule ou bourdaine, aulne noir, coudrier noir est un arbrisseau dioïque à l’écorce d’un brun grisâtre. Ses propriétés médicinales sont connues et utilisées depuis le Moyen Age. L’écorce récoltée lors de la floraison et séchée est un excellent laxatif et purgatif naturel. On lui reconnaît aussi des vertus vermifuges, vomitives et cicatrisantes. Toxicité: utilisés en médecine populaire, les fruits et l’écorce sont violemment purgatifs à forte dose
André Guillaume, fervent patriote organisa en 1917 le passage des jeunes gens pour le front. Condamné, politique il fut arrêté et connut les geôles allemandes. Il mourut le 17 novembre 1930. D’un naturel calme, les plus violents orages de la politique ne parvenaient pas à l’émouvoir. Il était toujours prêt à payer de sa personne et à rendre service même à ses adversaires. C’était un travailleur acharné et modeste, d’un optimisme que rien ne décourageait. André Guillaume méritait bien que son nom fut associé à cette route qui reste pour beaucoup de Spadois la « route des Américains » mais cela est une autre histoire.
Monique Poncelet