La Société « Spa Attractions » décida en 1900, d’élever un monument aux créateurs des célèbres promenades spadoises devenues classiques. Pour réaliser leur but, les promoteurs utilisèrent les matériaux entreposés dans le chantier communal. L’écusson aux armes de Russie fut remplacé par un autre aux armoiries de SPA et une autre tablette de marbre noir remplaça l’originale brisée (Rapport annuel Spa -Attractions 1900-1901). Ce monument est bien protégé par un grillage mais il mériterait un nettoyage aussi bien du monument lui-même que de son environnement immédiat. Sans ces personnages tout dévoués à la création d’une grande partie du réseau de promenades que nous connaissons aujourd’hui, l’attrait de nos forêts n’aurait pas le même intérêt.
Ces promenades étaient parfaitement balisées par des pancartes peintes en jaune avec un lettrage noir bien visible. Plus tard, elles furent en partie remplacées par des pancartes brunes et un lettrage blanc tout aussi visible. Hélas, ces pancartes modestes mais oh combien utiles ont tendance à disparaître sans que personne ne s’en émeuve. Cependant, elles font partie de notre « petit patrimoine en péril » et ne devraient pas disparaître mais au contraire, être entretenues sans pour cela ignorer l’usage des smartphones et autres objets connectés indispensables aujourd’hui.
Lorsque une personne d’un « certain âge » décrit la balade qu’elle vient de découvrir dans nos bois spadois, elle vous narrera ceci : « J’ai fait ce dimanche une jolie balade : montant par la promenade Foch, je suis arrivée sur la belle allée arborée de la promenade Reickem et j’ai admiré le bon état du pavillon Bernard et son célèbre poème dédié à Dame Nature. Faisant quelques pas dans la promenade de la Grande Duchesse (de Mecklembourg) toute ensoleillée par la lumière d’été, je fis un rapide détour par le pavillon Renard pour y admirer « le point de vue des rochers de Marteau ». Je rejoignis plus loin la fagne Lolo très pentue qui me permit de redescendre vers Spa. »
« Partant de la source de la Sauvenière et traversant la route du même nom, j’abordais tranquillement la promenade Edgard Quinet. Entre ombre et lumière, ce chemin paisible me conduisit au milieu de la promenade Chervil (bien connue des sportifs qui la dévalent lors des crêtes de Spa). De là, je pouvais, soit descendre vers le pont Dagly et la promenade des Artistes, soit remonter Chervil, prendre le chemin des Sables, le coupe-feu Nélis et rejoindre le pavillon de la source de la Reine et la promenade Gérard Crehay. Je fus tentée d’emprunter la bucolique promenade Dolez aux dangereuses racines menant au charmant pavillon abritant le pouhon Del Cor. Non loin de là, je pouvais m’engager vers la promenade Duchastel et son pouhon PIA prolongée par la descente vers la promenade Vanderburch ».
« Par une délicieuse matinée de juin, m’enhardissant vers le superbe golf 18 trous, je découvrais la promenade Gustave III de Suède bordée de grands arbres au houpier généreux qui me conduisit, via l’avenue Princesse Clémentine, vers la feuillée Servais et retour par la «route de Frahinfaz. »
« La route de la Géronstère est pleine de découvertes en tout genre. C’est dans cette importante voie que l’on découvre le départ du chemin de la Roche, grimpant, montant et rocailleux vers l’avenue Belle Heid. Celle-ci peut nous amener, longeant l’ancien zoo de Spa, vers le chemin de la Havette et la promenade Renson ».
Ces modestes descriptions, bien incomplètes, je suis simplement une marcheuse « d’un certain âge », nous permettent de comprendre que, du nord au sud, de l’est à l’ouest, les plaques en bois, indicatrices des chemins, restent un petit patrimoine à préserver. Elles sont également de précieux guides pour les amoureux de Spa et de ses forêts qui n’ont pas la connexion à tout et à rien dans le sang et cheminent à leur guise les yeux non pas rivés sur un outil connecté mais sur la beauté ede notre environnement.
Monique PONCELET